Le 24 novembre, au cours du dernier débat de la primaire de la droite, François Fillon a défendu une position très tranchée sur la place des cultures minoritaires dans la société française.
“L’avenir de la France, c’est d’être une société multiculturelle ? La réponse est non“. L’affirmation de François Fillon tombe comme un couperet : non, la France ne peut accueillir des populations étrangères si celles-ci ne font pas l’effort de s’intégrer et d’adopter les valeurs qui sont celles de notre pays. L’ancien Premier ministre a tenu à défendre son point de vue :
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“La France a une histoire, elle a une langue, elle a une culture. Naturellement, cette culture et cette langue se sont enrichies des apports de populations étrangères. Mais ça reste la base, le fondement de notre identité. […] Nous n’avons pas fait le choix du communautarisme, du multiculturalisme.”
Selon François Fillon, plusieurs identités culturelles ne peuvent cohabiter sur un même territoire, sous peine de s’exposer à des frictions potentiellement explosives. Un repli identitaire largement assumé, qui séduit ses électeurs. “Quand on vient dans la maison d’un autre, on ne prend pas le pouvoir”, balance-t-il. Et tant pis pour les chiffres, qui disent que seulement 11 % des Français sont des immigrés (notamment du Portugal, d’Espagne et d’Europe de l’Est pour un tiers, du Maghreb pour un autre tiers), dont l’immense majorité est parfaitement intégrée à notre société. On est bien loin d’une “prise de pouvoir”.
On est aussi très loin du principe d’identité heureuse défendu par Alain Juppé, qu’il décrit lui-même comme plus ouverte sur le monde et basée sur la confiance mutuelle. Hier soir, ce sont donc deux visions de la France qui se sont entrechoquées. Dimanche soir, l’une d’elles trouvera les faveurs d’une grande partie de l’électorat.