Selon nos confrères de Vice, le géant américain de l’hypermarché Walmart a demandé à ses employés de retirer toutes les “signalisations et affichages faisant référence à la violence”. Dans les faits, cela inclut en très grande partie toute publicité faisant référence à un jeu vidéo “violent”.
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Cette opération fait suite aux tueries de masses du 3 et 4 août derniers à Paso (Texas) puis à Dayton (Ohio), ayant fait 31 morts et une soixantaine de blessés, et dont la première s’était notamment déroulée dans un Walmart.
Ces deux drames consécutifs avaient entraîné de nombreuses déclarations de politiques, “experts” et journalistes outre-Atlantique, à commencer par le président Donald Trump. Ce dernier avait rejoint, sans sourciller, l’argumentaire de ceux qui prétendent que le jeu vidéo est responsable des tueries de masse.
Walmart semble donc s’être rangé du côté de ce sophisme (pour rappel, un sophisme ne démontre jamais rien) avec des mesures “sévères” contre ces sataniques jeux vidéo.
Cacher Call of Duty mais pas les (réelles) armes à feu
Internet s’est d’ores et déjà emparé de la question : sur Twitter, l’écrivain indépendant Kenneth Shepard a retrouvé le papier envoyé aux employés tandis que des captures d’écran parsèment le Web pour démonter l’hypocrisie de la multinationale américaine.
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La note aux employés exige qu’ils débranchent les consoles proposant des démos de “jeux violents”, suspendent les promotions liées à ces jeux, et indique que des techniciens feront une “mise à jour”. Il y a certes quelques mentions des vidéos au rayon “chasse” et des films violents. Mais la majeure partie des indications vise les jeux de tir à la première personne (FPS).
Vice a pu parler avec un employé de Walmart (de manière anonyme), confirmant cette prise de position du géant américain :
“Je me suis rendu au travail hier et ils m’ont remis une copie des instructions pour retirer les affiches violentes et les écrans de jeu […]. Je l’ai tout de suite jetée à la poubelle parce que c’est évidemment un moyen de détourner le blâme du vrai problème concernant les fusillades de masse. Je n’ai pas pu confirmer cela hier, mais ils ne font rien au sujet de la vente d’armes à feu et de munitions dans le magasin.”
Walmart est l’un des plus gros vendeurs d’armes à feu du pays. Après la tuerie de Parkland en février 2018, l’enseigne avait fait un “geste” en arrêtant la vente de fusils semi-automatiques et en interdisant l’achat aux moins de 21 ans (contre 18 ans auparavant).
En 2019, on semble encore être plus effrayé par une modélisation 3D d’un soldat sur un écran 2D plutôt que d’un calibre .45 ACP bien réel. D’autant plus que, selon USA Today, les dirigeants de Walmart auraient déclaré cette semaine qu’il n’y aurait “aucun changement dans la politique de son arme”.