Le futur de l’Internet sans fil approche à toute vitesse. Le 16 septembre, la Wi-Fi Alliance, l’autorité responsable du déploiement de la future norme Wi-Fi 6, a annoncé l’ouverture officielle de son programme de certification. Avec cette version finale de la technologie sans fil, les constructeurs de matériel pourront commencer à faire certifier leurs produits avec de jolis badges “Wi-Fi Certified 6”.
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La majorité d’entre eux, à commencer par les grands fabricants de smartphones, ont d’ailleurs pris les devants et affichent déjà une compatibilité avec la nouvelle norme. En février, Samsung annonçait que le Galaxy Note 10 serait le premier smartphone compatible avec ce nouveau wi-fi. Huawei avait ensuite suivi, mais avait ensuite été exclu de la Wi-Fi Alliance lors de sa mise au ban du monde de l’innovation occidentale. Il avait été réintégré trois jours plus tard et devrait être le prochain constructeur à proposer une compatibilité. Apple a également inclus cette compatibilité dans les iPhone 11 et 11 Pro.
Les premiers routeurs Wi-Fi 6 devraient eux débarquer en 2020 : en août, les principaux fabricants de cartes mères (Qualcomm, Belkin, Netgear) annonçaient une nouvelle gamme de produits pour aider à la démocratisation de cette technologie, annoncée depuis octobre 2018 mais encore lente à pénétrer l’industrie. Avec le lancement du programme de certification, le secteur est enfin prêt à accueillir le futur de l’Internet sans fil.
Comme la très attendue 5G, qui devrait normalement révolutionner les habitudes numériques mobiles dès l’année prochaine (et possiblement cimenter un peu plus le monopole des grandes plateformes de services sur nos quotidiens connectés), le Wi-Fi 6 porte en lui la promesse d’un Internet plus rapide, plus sûr (il embarquera le protocole de sécurité WPA3) et plus adapté aux 7 appareils connectés que chaque Français possède désormais en moyenne.
La norme 802.11ax remplacera l’actuel 802.11ac en utilisant toutes les fréquences de 1 à 7 Ghz (contre 2,5 et 5 aujourd’hui), et devrait fournir une vitesse de connexion de 9,6 Go/s, contre 3,5 Go/s avec le Wi-Fi 5. Une valeur maximale théorique qui sera rarement atteinte, mais qui ouvre déjà la porte à de nouveaux usages numériques (le cloud gaming sans fil, par exemple, ou encore du streaming en très haute définition, voire de la VR et de l’AR sans fil). Plus rapide, le Wi-Fi 6 pourra également prendre en charge plus de clients (donc plus d’appareils) simultanément, et devrait enterrer pour de bon la latence.
En contrepartie d’un futur radieux où le techno-cocon deviendrait omniprésent et parfaitement fluide, attendons-nous à voir de plus en plus d’antennes coloniser les toits urbains : comme la 5G, le Wi-Fi 6 repose sur la multiplication des points de relais du signal (une technologie appelée multi-user MIMO) pour offrir un maillage plus dense, ce qui double le nombre d’appareils connectés simultanément à chaque point.
Et comme la 5G, pour le moment, les voix dissonantes qui s’inquiéteraient de l’omniprésence des points de captation de données dans les villes de demain sont tout simplement ignorées par les pouvoirs publics. Tant pis, tant qu’on a des voitures autonomes et des publicités personnalisées en réalité augmentée, pas vrai ? Vivement 2020.