Ces dernières semaines, une étrange histoire a ému Internet : la simple lecture de la story Instagram d’un compte très mystérieux, @pgtalal, a fait planter les smartphones. Tous les smartphones ? Pas exactement. Le crash était systématique avec les iPhone, mais aléatoire avec certains types de téléphones Android, surtout les moins puissants (dont le mien, un Pixel 3, tout de même).
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Interloqué, le célèbre youtubeur tech américain Mrwhosetheboss a décidé d’enquêter, et le résultat de ses investigations est totalement fou.
Puisqu’il n’avait pas les compétences techniques pour résoudre le mystère lui-même, le youtubeur a d’abord lancé un appel à l’aide sur Twitter. Un chercheur en cybersécurité s’est gentiment dévoué pour lui prêter main-forte.
Dans un second temps, tous deux ont regardé le code source des deux stories (car pour être très précis, il y avait deux stories, l’une destinée aux iPhone, l’autre à Android) en apparence innocentes – un fond noir avec un petit mot en langue arabe pour l’une, un fond bleu avec des confettis animés pour l’autre – et ont remarqué quelque chose d’atypique : deux énormes stickers quasi indétectables, un compte à rebours et un quiz étaient aussi chargés.
Comme ces deux stickers sont immenses en taille (des milliards de pixels en largeur et en hauteur), ils sont très lourds, beaucoup trop pour tous les iPhone et les Android, qui ne savent pas gérer ce chargement.
Première étape : checked.
Surgit alors une seconde interrogation. Ceux qui utilisent les stickers Insta dans leur story en ont déjà fait l’expérience : il est impossible, dans des conditions normales, de fabriquer des stickers gigantesques. Au mieux, ils prennent tout l’écran, ce qui est ensuite parfaitement gérable à charger pour n’importe quel smartphone.
Comment l’auteur des stories fatales a-t-il fait ? En utilisant un “proxy http”, un intermédiaire entre son smartphone et les serveurs d’Insta, qui a permis de traficoter le code des stories avant qu’elles n’arrivent à bon port. En utilisant ce “proxy http”, le développeur a donc réussi à changer la taille des stickers normalement autorisée.
Dernier mystère : qui se cache derrière ce compte ? Pour le savoir, le youtubeur a simplement écrit un message privé à @pgtalal. Réponse quelques jours plus tard : le “story killer” se présente comme un gamin de 14 ans, qui code depuis l’âge de 9 ans et qui voulait simplement s’amuser.
Les stories de @pgtalal sont encore accessibles sur son compte (crashs à vos risques et périls). Mais Instagram, entre-temps, a réglé le problème : il n’est désormais plus possible de faire crasher les téléphones avec des stickers énormes.
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