Tous les joueurs multiplateformes le diront : la Switch n’est pas à la hauteur, en termes de capacités techniques, de la Xbox One, de la PS4 et encore moins des PC gaming. Nintendo le sait pertinemment mais a choisi une tout autre politique avec sa console mi-portable mi-salon et ses exclusivités qui ont fait son succès. Au final, les résultats sont plutôt satisfaisants pour la firme nippone : plus de 37 millions de consoles vendues à travers le monde.
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L’intérêt principal de la Switch est de pouvoir l’emporter partout pour ne jamais interrompre sa partie, et si on enlève les jeux exclusifs Nintendo, cela reste particulièrement bienvenu pour des jeux chronophages. Cela explique d’ailleurs le succès des portages de titres comme Skyrim ou encore Civilization VI : l’aspect pratique n’est jamais oublié par les joueur·euse·s. Alors, évidemment, quand le studio CD Projekt, acclamé par les fans, annonce le portage de The Witcher 3: Wild Hunt, son dernier chef-d’œuvre de 2015 écoulé à 20 millions d’exemplaires, cela fait du bruit.
La baisse des graphismes au profit de la technique
Il est bien évident qu’un jeu comme The Witcher 3 ne pouvait être affiché tel quel sur la petite console de Nintendo. Le “downgrade” de graphismes était donc un passage douloureux mais nécessaire. Konbini a pu mettre la main sur ce qu’on aime appeler “The Switcher” et voici nos impressions :
Soyons honnêtes : le jeu est évidemment moins beau que l’original. Les textures sont beaucoup moins précises et l’impression générale est globalement moins nette. En revanche, il y a un rendu de lumières et d’ombres très correct, permettant quand même de donner une vision d’ensemble plus qu’acceptable. Le plus difficile reste peut-être lors du portage sur un (très) grand écran, où le rendu 720p (contrairement au 560p en nomade) peut faire un peu mal aux yeux.
Niveau cinématique, on y voit que du feu. (© CD Projekt)
Côté gameplay, pas de problème, l’interface a été revue pour convenir à la console en mode portable. À la limite, c’est plutôt le système de combat de the Witcher 3 qui commence à se faire vieux, mais son adaptation sur les JoyCon n’a rien de bien différent.
On ajoutera qu’on retrouve aussi cette spécificité propre à la Switch (mais pas à tous les joueurs et joueuses) : jouer au plus près de l’écran augmente largement votre réactivité et vos réflexes, ce qui facilite grandement la précision de vos attaques et sorts.
“Brûle !” (© CD Projekt)
Enfin, la technique est parfaitement au rendez-vous dans ce titre : aucun lag, aucun freeze à déplorer. La distance d’affichage a été évidemment réduite mais rien de bien méchant, tandis que le flou artistique fait bien son travail. Le jeu reste en 30 fps, et si quelques cinématiques (moteur du jeu ou non) ont été compressées, l’illusion est parfaite.
Une opportunité en or pour découvrir la franchise
“The Switcher” est une superbe occasion de découvrir un des RPG les plus acclamés de ces dernières années (en attendant Cyberpunk 2077 par les mêmes studios), donc oui, cela vaut le coup. Évidemment, l’expérience n’est pas “optimale” par rapport à un jeu sur PC ou consoles, mais vous oublierez bien vite ces petits défauts graphiques pour profiter des aventures de Geralt de Riv, de Ciri et de toute sa bande.
Les décors restent tout de même somptueux, HD ou pas. (© CD Projekt)
Notez qu’il s’agit d’une “Complete Edition”, soit le jeu d’origine (comptez déjà une cinquantaine d’heures), ses 16 DLCs (déjà gratuits à l’époque) ainsi que les deux extensions : Hearts of Stone et Blood and Wine. CD Projekt n’est pas du genre à se moquer de ses fans : à l’époque déjà, les créateurs de GOG.com (un Steam sans DRM online) insistaient sur leur vision différenciée entre un DLC, un contenu mineur téléchargeable gratuit, et une véritable extension, payante, qui ajoute des dizaines d’heures de jeu et de contenu.
Si vous accrochez à The Witcher 3: Wild Hunt, vous pourriez rapidement y passer (au moins) une centaine d’heures, et c’est là que l’intérêt du portage Switch prend tout son sens. Un trajet de train Paris-Toulouse ne sera plus qu’un lointain mauvais souvenir si vous pouvez passer ces 5 heures aux côtés du Sorceleur – à condition d’avoir une prise, évitez les OuiGo.
C’est donc avant tout l’intérêt extrêmement pratico-pratique de ce portage qu’on retiendra. Les nouveaux joueurs pourront ainsi rattraper un énorme pan de leur culture vidéoludique. De plus, même si vous avez déjà bien séché le jeu sur PC ou console, il n’est pas dit que vous échappiez la tentation d’avoir, cette fois, le jeu littéralement entre les mains.
The Witcher 3: Wild Hunt – Complete Edition sera disponible sur Nintendo Switch le 15 octobre 2019.