Scratch, le langage de programmation pour les enfants qui a conquis

Scratch, le langage de programmation pour les enfants qui a conquis

Le logiciel est utilisé par 48 millions de personnes, et traduit dans 70 langues différentes.

À l’occasion des 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant, France Inter et Konbini s’associent à l’UNICEF et consacrent une journée spéciale : “Les enfants d’abord !”

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Un des plus beaux jours de ma vie, c’est celui où, après un cours d’initiation au HTML et aux CSS, j’ai réussi à coder un mémorable diaporama avec des chatons. J’avais enfin l’impression de maîtriser les mystères de l’informatique, et que plus rien ne me serait impossible.

Avant cet exploit, je dois avouer que j’avais vécu un enfer. Il m’avait fallu placer des points-virgules au bon endroit, la moindre erreur eût été fatale. J’étais bien loin de me douter que des enfants pourraient s’amuser à coder sans passer par ces zones de turbulence.

En 2006, Mitchel Resnick, un chercheur américain et concepteur de langages de programmation, a inventé Scratch. C’est un logiciel de programmation gratuit, accessible à tous, et que les plus jeunes peuvent utiliser.

Cet ancien professeur du MIT, spécialisé dans l’apprentissage, a eu une idée de génie : puisque dans le code, ce qui est compliqué, c’est… le code, Resnick a décidé de mettre en place un langage qui fonctionne à partir de “briques programmables”. Elles sont colorées et intuitives, ce qui fait tout leur charme.

Loin d’être resté un projet académique hors du temps (Scratch est toujours supervisé par le MIT), le langage n’a jamais cessé de s’améliorer. En janvier 2019, la troisième version de Scratch, Scratch 3, a vu le jour.

Scratch cumule donc les casquettes d’environnement de développement, de langage et de moteur d’exécution. Le code est en open source, il est ici.

Le code pédagogique

L’idée était de rendre la tâche moins laborieuse, et surtout adaptée pour les enfants. Un outil pédagogique, en somme. C’est une réussite : la plateforme, qui affiche plus de 48 millions d’utilisateurs, est la plus utilisée dans le monde.

Elle est d’ailleurs traduite dans plus de soixante-dix langues et plus de 46 millions de projets ont été partagés. La majorité de ces projets sont sous la licence Creative Commons, c’est-à-dire que les gens peuvent les partager entre eux et les modifier, ce qui était l’un des piliers de la méthode Resnick.

Scratch s’est fait sa place dans de nombreux collèges et écoles primaires à travers le monde. On s’en sert pour créer des petits jeux et des animations, et faire faire aux élèves un premier pas dans l’univers de la programmation.

École 2.0 oblige, il existe même, depuis quelques années, des manuels Scratch spécifiques pour les cours de techno au collège (si vous aussi, vous venez de vous remémorer les fameuses lampes LED qu’on fabriquait à la place…).

Un système de “briques programmables”

Le principe, c’est donc de mettre à la suite plusieurs de ces briques pour fabriquer un contenu animé. Elles sont divisées en plusieurs catégories : mouvement, événements, son…

Ces briques permettent de remplacer l’étape fastidieuse de l’écriture du code, et d’accumuler avec facilité des règles les unes après les autres. On retrouve les principes de base de la programmation : boucles, tests (si… alors), affectation de variables, etc.

C’est aussi un moyen pour ceux qui veulent s’essayer à la création de petits jeux sans trop se prendre la tête. Une page Scratch compile ces derniers, et le résultat est plutôt marrant. Vous pouvez même (minute nostalgie) jouer au regretté Flappy Bird, juste ici !

L’interface ressemble à ça, avec les briques de programmation sur la gauche :

© Scratch

À tout moment, on peut uploader ses propres images, notamment pour faire ses personnages, ce sont les fameux sprites. On peut aussi choisir un arrière-plan, gérer les animations, les faire parler…

La prise en main est assez facile et, une fois qu’on s’est familiarisé avec l’interface, créer devient… un jeu d’enfant ! (Punchline.) Pour utiliser Scratch et enregistrer ses projets, c’est ici.