En quelques années et grâce à un impressionnant bouche-à-oreille, le Womanizer est devenu le sextoy superstar. Tout le monde en a déjà au moins vaguement entendu parler et on ne saurait dénombrer les avis dithyrambiques qui vantent le mérite de ce “vibromasseur” à air propulsé. L’objet est devenu un must-have du sextoy, une sorte de Rolls Royce du plaisir intime féminin, et il a probablement contribué à une certaine désacralisation qui a permis de parler librement de sextoys entre ami.e.s.
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Mais qu’en est-il des hommes ?
La pratique de la masturbation masculine, ou même son évocation, est très largement acceptée au sein de la société. On peut le dire : les hommes s’en branlent un peu que l’on sache qu’ils se touchent comme tout le monde. Pour autant, qu’en est-il des sex-toys pour mecs ? Peut-on imaginer une “réunion Warhammer” (j’ai cherché un équivalent cliché à Tupperware) où des hommes se rassembleraient en non-mixité pour parler des sensations de leur dernière vaginette acquise ? Le scénario reste peu probable, déjà parce que l’offre est très réduite.
Prenons par exemple “Passage du Désir” (très bons sex-shops, on recommande). Sur leur site il y a presque 180 articles à la catégorie “Sex-toys Femme” contre moitié moins pour les hommes. Concrètement les hommes n’ont pas vraiment le réflexe de penser qu’un outil extérieur puisse leur prêter main-forte. Mais peut-être parce qu’ils ne trouvent tout simplement pas chaussure à leur pied.
Alors, quand on nous a proposé le Arcwave Ion, l’équivalent masculin du Womanizer (qui repose sur la même technologie de Pleasure Air), soit un sextoy onéreux et super high-tech dédié au plaisir masculin, on a dit : banco.
Design sobre et élégant, “quasi” secret.
Tandis que le Womanizer est souvent enrobé dans une petite sacoche de tissu, le Arcwave Ion se démarque par son design quelque peu massif. Déjà, oui, l’objet est plus gros, mais l’étui rigide et en plastique noir vient, lui, dans des dimensions hallucinantes. C’est bien simple : on dirait une box Internet (ou une toute petite Xbox, à vous de voir).
On ne dit pas que c’est un design “qui n’assume pas”, mais en tout cas ça a le mérite d’être discret. Vous pouvez clairement le brancher (simple USB-C) au-dessus de votre bureau et vos convives ne demanderont rien d’autre à son sujet – si ce n’est le code Wi-Fi peut-être.
L’objet se présente ensuite comme une “gaine” séparable en deux parties. La première est rigide et mécanique, c’est celle dans laquelle réside le moteur qui permet d’expulser l’air via la technologie Pleasure Air. La deuxième est celle en silicone dans laquelle vous insérez votre pénis, la matière est évidemment très largement extensible et parfaitement résistante à l’eau pour un nettoyage aisé.
C’est un bel objet, tant du point de vue esthétique que high-tech. Mais ce n’est évidemment pas ce qui nous intéresse le plus ici.
Un coup de main à prendre
Le fonctionnement du Arcwave Ion est très simple (trop simple ? Nous y reviendrons). Il s’agit d’une grosse gaine qui assiste la masturbation. Oui, il n’y a rien d’automatique, il faut mettre la main à la pâte. Les stries à l’intérieur du silicone ajoutent déjà des sensations évidentes mais c’est bien la technologie Air Pleasure qui nous intéresse ici.
L’air pulsé provoque des sensations inédites, comme un chatouillis puissance cent couplé à une légère brise fraîche d’été. C’est très agréable, à n’en point douter. C’est une vraie plus-value, un puissant ami prêt à vous tendre la main et à vous assister au mieux.
Le Womanizer avait été conçu pour stimuler le clitoris avec de l’air pulsé pour éviter tout frottement. Le Arcwave Ion a un fonctionnement un peu différent puisque la position de l’orifice par lequel sort l’air est, de fait, en constante oscillation – en branle plus exactement.
Mais la promesse de l’objet est très claire : “stimuler les récepteurs de Pacini situés au niveau du frenulum (le frein)”. Air Pleasure serait d’ailleurs la seule technologie à pouvoir le faire. C’est assez complexe de viser cette zone sachant que, dans le même temps, le plaisir réside aussi dans le mouvement, il faut donc être précis et assez actif en même temps. Honnêtement ce n’est pas simple.
En fait, même si ces fameux capteurs de Pacini réagissent fortement, il y aura une grande subjectivité dans la manière dont vous l’utiliserez : vitesse, intensité, mouvements, zones ciblées. Vous pouvez aussi le tourner, le “tordre” selon vos envies et vos zones érogènes personnelles.
Peut-être resterez-vous uniquement sur votre frein, peut-être irez-vous découvrir plus bas et surtout plus haut ce que le Arcwave peut vous faire ressentir. Certains apprécieront sûrement plus la prise en main qui permet de larges mouvements tandis que le Air Pleasure reste lui cantonné à des cibles plus précises, pour le bonheur d’autres profils.
L’air pulsé apporte surtout une différence. C’est une sensation que vous n’avez fondamentalement pas pu ressentir ailleurs sur votre pénis. C’est pour cela que cela surprend au départ, mais il faut savoir rediriger le flux au rythme de vos envies – et du coup, première étape : être à l’écoute de vos désirs.
On nous l’avait justement bien dit : “il y a un coup de main à prendre”. Les premières sessions laissent très sceptiques, honnêtement. On ne comprend pas forcément l’intérêt d’un tel objet – à quoi bon quand on a une main ? Le Arcwave Ion demande un peu d’engagement de votre part avant d’être efficacement pris en main justement. Mais oui, il faut le dire, une fois atteint l’orgasme, on se rend compte qu’une certaine “étape” a été franchie, un certain seuil, pas forcément inatteignable sans le Arcwave, mais en tout cas pas avec la même constance.
Vers plus de personnalisation ?
Abordons tout d’abord un des principaux défauts du Arcwave Ion : son bruit. Honnêtement, le bouzin émet un vrombissement infernal, en pleine action en tout cas. Il y a 8 niveaux d’intensité de “vibration” (et donc d’air pulsé) mais la technologie Smart Silence promise avec le produit ne porte pas très bien son nom.
En fait “l’intelligence” réside seulement dans le fait que l’appareil est équipé de capteurs qui arrêtent le toy lorsqu’ils ne sentent aucun contact avec la peau. Pour un arrêt d’urgence lorsque vous entendez votre colocataire rentrer, c’est très bien mais pendant l’utilisation, on a un peu l’impression d’entendre une ponceuse à plinthes. Cela peut d’ailleurs déconcentrer les plus sensibles de l’ouïe.
Le Arcwave Ion est impressionnant de précision, et pour presque 200 balles, c’est tout de même un minimum. Quelques manquements ? Et bien tout simplement une possibilité de décliner la gaine en plusieurs modèles, formes et tailles. De la même manière que les Womanizers ont différent “embouts” en silicone, une telle possibilité pour faire correspondre le Arcwave à toutes les tailles ne serait pas du luxe.
Aujourd’hui c’est peut-être l’approche la plus aboutie d’un sex-tech-toy pour hommes, et ce premier résultat premium est plus que convaincant. Reste à savoir si le public sera au rendez-vous pour peut-être encourager le développement de fonctionnalités toujours plus innovantes dans ce secteur encore timide côté masculin.
Le Arcwave Ion est plutôt validé dans l’ensemble, mais il gagnerait à être plus adaptatif à toutes les morphologies et les envies.
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