Le procès historique qui oppose Epic Games à Apple nous réserve décidément encore beaucoup de surprises. Ce combat judiciaire de géants a permis en effet de révéler au grand jour de nombreux documents, jusque-là restés dans la confidentialité des géants de l’industrie du jeu vidéo – et pas seulement Epic Games ou Apple.
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Ainsi, dans le processus judiciaire, c’est Nintendo (of America) qui a été appelé à fournir des documents relatifs aux accords passés avec les éditeurs qui souhaitent porter leurs jeux sur Nintendo Switch. Globalement, le document en question n’est pas très intéressant et de nombreuses clauses sont barrées de noir pour rester secrètes aux yeux du public.
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Jusqu’à… la page 20, qui aborde les “groupes antisociaux”. Ce cas de figure s’applique lorsqu’un contrat est passé avec un éditeur localisé au Japon uniquement. Nintendo demande ainsi à un éditeur qui souhaiterait travailler avec une entreprise de ce genre :
- De ne pas être un groupe antisocial ;
- Qu’aucun de ses employés, cadres et dirigeants n’en fasse partie ;
- Qu’il ne donne aucun avantage pécuniaire ou toute autre faveur à un groupe antisocial ;
- Qu’il ne fasse pas, directement ou indirectement :
- De violentes revendications, des demandes déraisonnables au-delà de la responsabilité légale de Nintendo Entities ;
- Usage de menace ou de violence dans le cadre de transactions ;
- D’interférence avec les activités de Nintendo en répandant de fausses rumeurs, en recourant à la fraude ou à la force.
Par “groupe antisocial”, le document parle des “boryokudan”, la terminologie officielle japonaise pour décrire les syndicats du crime, plus connus sous le nom commun de “yakuzas” en Occident. D’un point de vue éloigné, cela peut paraître presque ridicule d’apporter cette précision dans de tels contrats, et pourtant…
En réalité, la mainmise des groupes criminels organisés japonais sur une partie de l’économie nationale reste un sujet toujours très houleux au pays du Soleil-Levant. Par exemple, à l’aube des Jeux olympiques de Tokyo, des enquêtes auraient montré que la mafia nippone aurait activement participé à la construction d’infrastructures, du fait de ses liens encore très privilégiés avec le secteur du BTP.
La précision de Nintendo a donc bien lieu d’exister.
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