Les souris “mutantes” génétiquement modifiées sont de retour à la maison, après plus d’un mois passés dans l’espace à soulever de la fonte (ou presque). Et, bonne nouvelle, leurs muscles sont en pleine forme, nous apprend CNN.
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(c) NASA
Ce groupe de quarante souris a été envoyé sur la Station spatiale internationale en décembre 2019. Non pas pour porter des mini-combinaisons d’astronautes, mais pour étudier les effets de la micropesanteur sur la masse musculaire et osseuse des animaux. Plus précisément, l’expérience, créée dans le cadre du programme de recherche Rodent, cherchait à étudier les effets d’une paire de protéines qui limite le développement musculaire des animaux. En particulier, la myostatine, qui limite la croissance des tissus musculaires.
Parmi la tribu des souris spatiales, certaines avaient été modifiées en laboratoires pour être bodybuildées (le double de leur masse habituelle), un groupe partait sans aucune modification et un autre a été modifié de manière similaire une fois arrivée sur l’ISS. L’objectif était de voir si les souris bodybuildées avec un certain agent réussissaient à bloquer ces fameuses protéines.
Comme les chercheurs le prédisaient, les souris dites “contrôle”, n’ayant subi aucune modification, ont perdu jusqu’à 18 % de leur masse musculaire et 11 % de leur densité osseuse durant leur mois dans l’espace. Les souris ayant été bodybuildées avant leur voyage ont conservé leur masse, tandis que le groupe ayant reçu des injections à bord de l’ISS a pris de la masse musculaire.
Mais pourquoi créer de super-souris spatiales ?
Grâce à ces recherches, les scientifiques veulent trouver des solutions contre la perte de muscle des astronautes durant leurs longs séjours dans l’espace. Les astronautes de la Station spatiale internationale s’exercent chaque jour plusieurs heures pour conserver leur masse musculaire mais, même avec cela, ont du mal à compenser la perte musculaire et osseuse.
Ces recherches montrent que si l’on déprogrammait génétiquement la paire de molécules impliquée, cela pourrait aider à limiter les pertes. Cependant, comme c’est toujours le cas, ces recherches sont encore loin d’être transposables à l’humain et de nombreux essais cliniques devront être menés pour éviter tout effet non désiré sur le corps humain.