On espère que vous avez bien trié vos mails et débranché votre chargeur avant de lire cet article, parce qu’il va falloir faire encore quelques “efforts” pour protéger notre belle planète. La compagnie maritime Royal Caribbean International vient en effet de dévoiler son futur mégapaquebot de croisière.
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Le “Icon of the Seas” est un bâtiment tout en nuance et fait tout aussi bien l’éloge de la simplicité que de l’ascétisme. Ce sobre navire ne mesurera pas moins de 365 mètres de long (plus grand que la Tour Eiffel) pour un poids avoisinant les 250 000 tonnes — la tour Eiffel pèse 10 100 tonnes au total.
Dépassant de trois mètres les bateaux jumeaux “Wonder of the Seas” et “Harmony of the Seas”, il deviendra le plus gros paquebot du monde à sa mise en service en 2024. Contrairement à ses prédécesseurs, le “Icon of the Sea” ne sera pas construit aux Chantiers de l’Atlantique à Nantes mais en Finlande.
Ce mégapaquebot pourra accueillir tous vos rêves hyper-consuméristes, comme une piscine à débordement suspendue, un immense toboggan “à chute libre” ou encore une piscine d’eau de mer. Voyageant toute l’année au départ de Floride, il proposera des séjours d’une semaine dans les Caraïbes pour 7 600 passagers.
Un carburant plus polluant que le charbon ?
Alors que le réchauffement climatique présente des niveaux de relevés catastrophiques, la venue d’un nouveau mégapaquebot n’est pas forcément très bien vue par l’opinion publique. Ne vous inquiétez pas, le constructeur a tout prévu, armé de ses meilleurs communicants spécialisés en green washing.
En effet, la Royal Carribean se targue que le “Icon of the Seas” marchera au gaz naturel liquéfié (GNL), un carburant utilisé en transport maritime dit propre. Évidemment, c’est (très) contestable. Bien que le GNL émette moins de dioxyde de carbone que les carburants fossiles “classiques”, il est très loin d’être une énergie verte.
Interrogé par Mediapart il y a un an, le chercheur Robert Howarth de l’Université de Cornell (États-Unis), spécialiste reconnu à l’international sur la question de l’impact du gaz sur le climat expliquait que l’exploitation du GNL est une véritable catastrophe écologique.
En effet, le gaz naturel liquéfié se trouve notamment dans les profondeurs de l’arctique et de la toundra et a besoin d’une lourde transformation pour arriver à sa forme finale. Cette transformation implique notamment un refroidissement à -160 °C et un transport par d’énormes méthaniers brise-glace. Howarth estimait ainsi à Mediapart qu’en considérant toutes les émissions de dioxyde de carbone et méthane, le GNL pourrait avoir une empreinte carbone au moins 20 % supérieure à celle du charbon — qui est l’énergie fossile la plus polluante actuellement.
Alors surtout n’oubliez pas de débrancher votre box Internet.