On connaissait le “couponing”, cette activité pratiquée sur le coin de la toile cirée de mamie un dimanche de pluie quand il n’y a rien à faire. Le principe est simple : rassembler le plus de coupons de réductions pour obtenir un maximum de ristournes au supermarché. Et comme aiment le dire nos mamies : “Il n’y a pas de petites économies.”
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Allez, avouez-le, vous vous y êtes déjà essayés. Certains d’entre vous en ont même fait un vrai hobby. Seul inconvénient : le temps. L’activité reste particulièrement chronophage, entre le découpage des réducs et le calcul des sommes accumulées.
Une carte fidélité nouvelle génération
Pour les plus fainéants de tous les chasseurs de coupons, il existe des alternatives dématérialisées appelées “cashback”. Le système, semblable à celui d’une carte de fidélité en ligne, vous offre la possibilité de vous faire rembourser un pourcentage du montant de vos achats passés sur un site d’e-commerce. Vous pouvez aussi choisir de vous faire payer avec un virement bancaire, via Paypal, chèque-cadeau ou encore avec des dons à des associations. Dans tous les cas, il faut atteindre un certain montant, souvent de 20 euros.
Pour cela, il suffit de s’inscrire sur un site de cashback. Il en existe des dizaines (Wanteeed, eBuyClub.com, Poulpeo.com…). Et tout en haut de cette liste de candidats, il y a iGraal. C’est le n°1 du cashback en France, avec 5,5 millions de membres.
Vous pensiez iGraal et consorts un peu trop généreux et désintéressés ? Raté. En fait leur business model repose sur des accords conclus avec des centaines de commerçants en ligne (Darty, Fnac, Cdiscount, SNCF, Asos, Zalando…) qui leur versent des commissions quand on leur rameute des clients.
Au fur et à mesure de vos emplettes sur les sites de ces différents partenaires, vous accumulez des gains qui font gonfler votre cagnotte. Au bout du compte, le cashback permet de réaliser entre 10 et 20 % d’économie.
Exemple, sur l’achat d’un canapé La Redoute à 525 euros, le cashback peut vous permettre d’économiser 52,5 euros au moment de payer. Mais en moyenne “chez nos 1 650 partenaires en France, le gain est de 4 % du montant HT“, explique à Konbini Techno Matthias Lesterlin, DG France d’iGraal.
Trop beau pour être vrai ?
Certains demanderont : “Pourquoi s’en priver ?” D’autres s’exclameront : “C’est trop beau pour être vrai !” Avant de vous décider, on ne peut que vous recommander d’éplucher les conditions générales d’utilisation (CGU) qui laissent entrevoir plus de contraintes qu’annoncé.
En effet, une fois inscrit sur un site de cashback, il vous faut réunir un certain nombre de conditions. Vous devez d’abord renoncer à utiliser votre bloqueur de publicités. Aussi, vous ne pouvez ouvrir qu’une seule fenêtre Internet à la fois lors de votre commande. Et même lorsque toutes les cases sont cochées, il n’est pas sûr que l’opération fonctionne.
Sur plusieurs forums de discussion, des internautes dénoncent carrément les pratiques frauduleuses de certains sites de cashback payants. Leur offre semblait alléchante, promettant une réduction immédiate et permanente sur plusieurs grands sites d’e-commerce. Ce qu’ils n’avaient pas saisi, c’est qu’ils allaient devoir souscrire à un abonnement de 15 euros par mois pour ce service. En réglant leur achat sur le site partenaire, ils ont en fait cédé sans le savoir leurs coordonnées bancaires au site de cashback qui leur prélève des sous tous les mois.
Sur le site de UFC-Que choisir, les réclamations du genre, visant des sites de cashback payants comme Remises & Réductions ou Club des Avantages, sont monnaie courante : “Club des Avantages avance l’argument que j’ai reçu rapidement un courriel contenant la clause de rétractation, que je n’ai pas remplie ni signée. Probablement exact. Sauf que, suite à l’envoi en grand nombre du même message, celui-ci est considéré comme un spam par tous les ordinateurs du monde”, peste l’un d’eux.
Cyril Brosset, chef de rubrique “nouvelles technologies” à UFC-Que choisir, explique à Konbini Techno recevoir encore ponctuellement des plaintes concernant “Remises et réductions”, même si “ça s’est calmé depuis quelques mois”. “Cela ne veut pas dire que le problème n’existe plus”, résume-t-il. Quant au cashback gratuit, le spécialiste ne cache pas sa réserve sur les montants reversés, qui sont “souvent plus faibles que prévu”.