La Chine n’a pas encore envoyé de tortues sur la Lune, mais a bien fait pousser du coton sur la face cachée de l’astre.
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Au mois de janvier 2019, la Chine avait réussi la prouesse de faire alunir un robot sur la face non visible de la Lune. Contrairement à la “face visible”, celle que l’on peut constamment observer depuis la Terre, aucune sonde ni aucun module d’exploration ne s’était encore posé sur cette partie de notre satellite naturel, connu pour être montagneux, accidenté et rempli de cratères.
Nommé Chang’e 4, le rover chinois s’est dirigé depuis en direction du pôle Sud, où l’on soupçonne la présence de molécules d’eau. Sa mission finale est d’explorer cette région, de déterminer l’âge et la composition des minéraux qui s’y trouvent pour, à l’horizon 2030, faciliter l’installation d’une base lunaire à proximité du pôle Sud.
Des tortues, du coton et des patates sur la Lune
En attendant, Chang’e 4 conduit un certain nombre d’expériences sur la Lune. Dans un caisson spécial, pesant un total de 2,6 kilogrammes, les scientifiques avaient ainsi recréé une mini-biosphère contenant du colza, du coton, de la levure et des graines de pommes de terre pour observer leur évolution sur la Lune. Des tortues devaient même faire partie du voyage, mais leur poids et la question du manque d’oxygène à bord de l’appareil posaient trop de problèmes.
Une fois le rover sur la Lune, l’ensemble des graines a péri rapidement durant la nuit lunaire. La température du caisson avait été fixée à 25 °C constant, mais celui-ci n’a pas réussi à tenir le choc face aux -50 °C qui sévissaient sur l’astre durant la nuit. Tout est mort, à l’exception du coton : celui-ci a tenu un certain temps et, comme le révèle un scientifique de l’université de Chongqing à IEEE Spectrum, il a même grandi en deux pousses différentes avant de rendre l’âme. Les scientifiques chinois ont recréé une image 3D de la pousse, comme on peut le voir ci-dessous.
© Chongqing University
Un résultat étonnant, qui a poussé les scientifiques à observer leur dispositif jusqu’en mai dernier. Ils préparent désormais l’étude de nouveaux organismes vivant sur la Lune, aux côtés de plusieurs agences spatiales internationales dont l’ESA, à l’occasion de l’envoi de Chang’e 6 en 2020.