Leeds et Bielsa ont échoué ce mercredi à se qualifier pour la finale des play-off d’accession à la Premier League. Malgré une victoire 1-0 à l’aller sur la pelouse de Derby County, les joueurs d’El Loco se sont finalement inclinés 4-2 chez eux. Une défaite qui a mis fin aux rêves de montée et à une incroyable saison, dont le déroulé avait nourri de grands espoirs chez les supporters.
Une petite pensée ce matin pour les fans de Bielsa qui une fois encore a terminé la saison en queue de poisson . Battus par Derby en barrage alors qu’il menant 2/0 . Sale saison .
— Raymond Domenech (@RaymondDomenech) 16 mai 2019
Moins de 24h après cette élimination, c’est la manière dont Leeds a perdu qui interpelle, plus que la défaite elle-même. Pour beaucoup, c’est symptomatique de la carrière de Marcelo Bielsa. Toujours placé, rarement gagnant et un jusqu’au-boutisme qui n’aurait pas sa place dans le football moderne où seuls comptent les résultats. Avec ce prisme, il serait facile de croire que la saison de Leeds et de son entraîneur soit un énorme échec. Mais quand on y regarde de plus près, ce constat est loin d’être valable.
À voir aussi sur Konbini
Numériquement, c’est la meilleure saison de Leeds en Championship
Les chiffres ont parlé. L’exercice 2018-2019 est le meilleur de Leeds depuis sa remontée en Championship en 2010. Sur la même période, cette saison est aussi la meilleure en terme de points (83), de buts marqués (73) et de différence de buts (+23). Même quand on remonte aux premières saisons post-relégation de Premier League en 2004, jamais le club n’a fini aussi haut au classement (3e).
Pour info M. Domenech voici le classement de Leeds ces dernières saisons. Demandez aux supporters de @Leeds_FR si c’est une sale saison pic.twitter.com/ni0fEnrxh5
— Antoine Morin (@Mor1Antoine) 16 mai 2019
Surtout, avant l’arrivée de Bielsa, le club avait fini à une triste 13e place et n’avait terminé qu’une seule fois en position de barragiste (5e en 2005-2006). Mais après avoir fait la course en tête une bonne partie de la saison, il est facile de voir la fin de saison de Leeds comme un cuisant échec. Ce serait vite oublier d’où vient le club, d’autant plus que le groupe de cette saison est peu ou prou le même que l’an dernier.
Une réussite dans le jeu
Partout où Bielsa passe, la hype est réelle. Cela s’est encore vu cette année quand il a repris les rênes du club anglais avec un engouement inédit autour de Leeds, notamment sur les réseaux sociaux de la part de personnes curieuses de voir le tacticien en action. Maxime Masson, rédacteur en chef du site Ultimo Diez, a suivi toute la saison de Leeds et il résume parfaitement ce sentiment : “Si ça n’avait pas été Bielsa, je n’aurais pas regardé.” Une saison plus tard, son constat est le suivant : sur le plan du jeu, Leeds était “techniquement au-dessus”. “Ils ont eu des phases de jeu qu’on ne voit jamais dans ce championnat. Cinq de leurs buts sont dans le top 10 de la Ligue.”
Leeds in the Championship:
— LUFCDATA (@LUFCDATA) 9 mai 2019
Goals: 73 (5th)
Shots: 791 (1st)
On-Target: 242 (2nd)
Shots Conceded: 441 (1st)
Possession: 59.7% (1st)
Pass %: 79.4 (5th)
Chances: 613 (1st)
Recoveries PG: 58 (1st)
xGF: 76.8 (joint-1st)
xGA: 41.3 (1st)
Conversion: 13% (14th)
Clean Sheets: 16 (J-4th) pic.twitter.com/X6SEmLRicn
Julien Brun, journaliste commentateur pour la chaîne beIN Sports, connaît bien cette équipe pour l’avoir beaucoup commentée cette saison. “Dès les premiers matches, on a senti la patte Bielsa. L’amalgame s’est fait très vite. Il y avait un truc excitant de voir l’équipe attaquer et presser ensemble”, se remémore-t-il. Mais si l’équipe a eu plus de mal dans la deuxième moitié de l’année, celle de la première partie de saison “avait sa place dans n’importe quel championnat”, selon lui. Malgré ces performances, “on pouvait s’attendre à une telle fin, surtout dans le championnat le plus dur du monde”, poursuit le journaliste qui parle d’un “ratage” certes, mais “ flamboyant”.
Il a rendu fier les supporters de Leeds
Jaime Lannister ne s’y est pas trompé en désignant Marcelo Bielsa comme prétendant au Trône de Fer dans la série Game of Thrones. Cette sortie à la télévision américaine de l’acteur, qui incarne le petit frère de Cersei, grand fan de Leeds, résume à elle seule la folie insufflée par le technicien argentin depuis qu’il a posé ses valises à Leeds. S’il n’a pas réussi à faire monter le club en Premier League, l’incroyable saison réalisée par ses joueurs a réussi à replacer la ville sur la carte du foot anglais. Un constat que partage Julien Brun :
“Leeds, c’est le géant endormi. À la base, c’est une équipe détestée dans toute l’Angleterre. Mais là, elle a été aimée par tout le monde. Avec Bielsa, les supporters ont retrouvé de la fierté dans le jeu et en leur équipe. Même à l’époque où Leeds jouait la coupe d’Europe, ça a toujours été une équipe travailleuse. Il a réussi à transmettre la flamboyance de l’équipe aux supporters.”
Vous savez ce que c’est le pire ?
— Arrowgance (@Arrowgance_) 15 mai 2019
Au final c’est un échec sportif mais les supporters de Leeds se rappelleront de cette saison et de Bielsa toute leur vie, et on les prendra pour des fous...
Merci el loco pic.twitter.com/O3JE7XYUaC
Malheureusement pour eux, cela ne s’est pas terminé comme ils l’espéraient au vu du jeu développé et des émotions procurées. Malgré la déception de la fin de saison, le beau chemin parcouru restera, comme souvent, avec les belles histoires de Marcelo Bielsa.