Dans le quartier des Raguenets à Saint-Gratien, les habitants ont entamé un match crucial pour la survie de la “Bombonera”, leur city-stade. Le 29 mai dernier, ils ont eu la mauvaise surprise de découvrir que le terrain en synthétique avait été enlevé par la mairie, et que des blocs de béton étaient installés là où les jeunes du quartier ont l’habitude de parfaire leurs dribbles. Pourtant, rien ne laissait présager d’une telle action de la part de la municipalité, qui n’a à aucun moment averti les habitants du quartier.
Sur ce city-stade, qui porte le nom de la mythique enceinte de Boca Juniors, est née l’équipe de la Toho (dont le nom provient du célèbre manga Olive et Tom). Cette formation de street-football fondée en 2014 par Mohamed Palin, un habitant du quartier, a fait la fierté des Raguenets et de la ville en devenant l’une des meilleures équipes de foot à 5 de France, voire du monde. Et son fondateur réclame “simplement la restitution de son terrain”.
Je connais très bien ce terrain synthétique. Il faisait la fierté de la jeunesse des Raguenets à Saint Gratien (95).
— Redwane Telha (@RedwaneTelha) May 31, 2020
Une fois de plus, l'équipe municipale de Saint Gratien est indigne de ces habitants.https://t.co/QMlYhOnvQG
Depuis, les riverains des Raguenets ont organisé la contre-attaque. Une association, Saint-Gratien pour tous, s’est créée pour récupérer la Bombonera. Début juin, son fondateur, Zaki Diop, a essayé d’assister au conseil municipal “pour en savoir plus sur la destruction du terrain”. En vain : “Je suis arrivé 30 minutes avant, on m’a dit d’attendre et qu’on me laisserait entrer s’il y avait de la place et au final ça s’est avéré impossible”, nous raconte-t-il. D
Dans le même temps, des joueurs ont effectué des sittings sur ce qu’il reste du city-stade pour empêcher sa destruction. Ils se sont même rendus, avec leurs parents, devant le domicile de l’ancienne maire, Jacqueline Eustache-Brinio, aujourd’hui sénatrice, qu’ils soupçonnent d’être derrière cette décision.
D’après la version officielle de la municipalité, le terrain, rénové en 2017, doit laisser place à une aire de jeux pour les 6-12 ans. Or, cela a été annoncé le jour même, ce qui, au passage, constitue une violation de “l’article R. 424-15 du code de l’urbanisme qui stipule qu’en cas d’autorisation d’urbanisme, la mairie doit en informer les tiers (par affichage sur le terrain et en mairie)”, indique Libé.
Zaki Diop promet d’autres actions à venir, et nous apprend que le club de Boca Juniors pourrait prochainement soutenir le combat engagé par son association et les habitants des Raguenets. Dans l’attente, la pétition “Touche pas à mon synthétique” a été lancée. Elle compte à ce jour plus de 1 600 signatures.
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