Après le tournoi de tennis de Roland-Garros en juin et un Grand Prix de Formule 1 début juillet, le Tour de France s’est retrouvé mardi en première ligne du combat mené par des militants écologistes désireux d’“arrêter la course folle vers l’anéantissement de notre société”. À 38 km de l’arrivée de la dixième étape, neuf militants du mouvement Dernière rénovation ont stoppé les coureurs du Tour de France pendant près d’un quart d’heure en s’asseyant sur la route et en déployant des fumigènes.
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La course a été neutralisée, le temps pour les forces de l’ordre d’évacuer les manifestants et pour Dernière rénovation de revendiquer par un communiqué et sur les réseaux sociaux son action visant un nouvel événement phare du calendrier sportif. “Nous ne pouvons plus rester spectateurs du désastre climatique en cours. Il nous reste 989 jours pour sauver notre avenir, notre humanité”, a expliqué le mouvement.
“La ligne d’arrivée est un ravin et nous accusons notre gouvernement et en particulier le président de la République de nous condamner à mort […]. Il faut changer de politique, et commencer – immédiatement – par la rénovation énergétique globale des bâtiments”, poursuit le texte, qui inscrit sa dernière action de “perturbation sportive” dans “un mouvement international de résistance civile”.
Attachée au filet
Le mouvement Dernière rénovation avait déjà réussi une action à fort retentissement le 3 juin dernier lors du tournoi de tennis de Roland-Garros. Une militante avait interrompu pendant une quinzaine de minutes la demi-finale entre le Norvégien Casper Ruud et le Croate Marin Cilic en s’attachant au filet. Devant les caméras et appareils photo du monde entier, la jeune femme était apparue avec un T-shirt sur lequel était inscrit le message “We have 1 028 days left” (“Il ne nous reste que 1 028 jours”).
Un message repris par les militants qui sont intervenus sur les routes du Tour de France mardi et qui portaient eux un T-shirt frappé des mots “We have 989 days left” (“Il ne nous reste que 989 jours”). “La réalité, c’est que le monde vers lequel nous envoient les politiques est un monde dans lequel le Tour de France ne pourra plus exister”, s’est justifiée l’une des militantes, citée dans le communiqué de Dernière rénovation.
Début juillet, cinq militants du groupe Just Stop Oil avaient perturbé le Grand Prix de Grande-Bretagne de Formule 1 en pénétrant sur le circuit de Silverstone.
Dans le football aussi
Dans un communiqué, cette association qui réclame l’arrêt de l’exploitation des énergies fossiles au Royaume-Uni avait exigé que “le gouvernement mette immédiatement un terme aux nouveaux projets pétroliers et gaziers au Royaume-Uni” et prévenu qu'”ils continueraient à perturber les événements sportifs et culturels […] jusqu’à ce que cette demande soit satisfaite”.
D’autres événements sportifs ont été ciblés par des militants écologistes ces derniers mois. Lors de la classique cycliste Liège-Bastogne-Liège, le 24 avril, un jeune homme s’était invité sur le parcours tout près de l’arrivée, juste avant l’arrivée du vainqueur de la course, le Belge Remco Evenepoel. Le manifestant portait un T-shirt avec l’inscription “Climate Justice Now” (“Justice pour le climat maintenant”).
Plus tôt dans la saison, le 3 avril, un militant du mouvement Extinction rebellion avait brièvement perturbé le Tour des Flandres. Ce même militant s’était ensuite accroché à un but lors de la finale de la Coupe de Belgique de football, le 18 avril, avec cette fois le message : “Nos enfants ne vont-ils pas mourir de la crise climatique ?”
En Angleterre, ce sont plusieurs matches de football qui ont été perturbés. Le 18 mars dernier, Louis McKechnie, impliqué aussi lors de l’action durant le GP de Grande-Bretagne, avait interrompu le match Everton-Newcastle en s’attachant par le cou à un poteau. “Notre gouvernement détruit sciemment mon avenir et condamne à mort des milliards de personnes dans le monde entier”, avait-il expliqué.
Konbini avec AFP