En mars dernier, Sahar se rend pour la première fois au stade Azadi de Téhéran afin d’assister au match opposant son équipe de cœur, l’Esteghlal Football Club, à l’équipe d’Al-Aïn. Déguisée en homme, elle est arrêtée par les forces de l’ordre à l’entrée du stade : la loi iranienne interdit formellement aux femmes de se rendre à la moindre manifestation sportive.
Incarcérée dans des conditions très difficiles en attente de son jugement pour s’être “livrée à un affrontement physique avec les forces de l’ordre”, elle apprend avant le procès par une source qu’elle va écoper de six mois de prison. Afin de protester contre cette injustice et ne pas retourner en prison, elle s’immole par le feu devant le tribunal le 2 septembre dernier, comme le raconte le Telegraph. 90% de son corps a été brûlé au troisième degré. Quelques jours après, elle décède de ses blessures à l’hôpital.
Les proches de Sahar accusent les autorités d’avoir essayé de la débrancher à l’hôpital, de ne pas leur avoir livré le corps et de leur avoir caché la date exacte du décès de la jeune femme.
La jeune fille #iranienne qui s'était immolée devant le procureur après avoir été condamnée a 6 mois d'emprisonnement pour être entrée dans un stade en Iran est décédée.
— Sara Saidi (@Sara2532) September 9, 2019
Sur Twitter et Instagram des hommages à "la fille bleu" en référence à l'équipe esteghlal qu'elle soutenait.
Une nouvelle glaçante, qui a créé un véritable émoi sur place. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnalités ont tenu à témoigner leur peine et leur effroi devant ce décès, causé par le simple fait qu’elle avait essayé de mettre les pieds dans un stade de foot. Ainsi, Farshid Bagheri, joueur du club de l’Esteghlal Football Club, mais aussi Mehdi Rahmati, ancien gardien de la sélection iranienne, se sont mobilisés sur les réseaux sociaux…
… tout comme les acteurs iraniens Ali Karimi et Ehsan Karamy.
En plus d’avoir une pensée pour la victime, ce mouvement de soutien est également une manière de continuer le combat de Sahar, contre les inégalités entre les femmes et les hommes en Iran. En 2018, quelques femmes avaient pu assister à des matches de l’équipe nationale, mais le procureur général iranien s’était positionné en fin d’année contre ces autorisations, qui n’ont plus eu lieu depuis.
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