Un champion NBA à Paris. En débarquant au Paris Basketball, Axel Toupane donne un nouvel élan à sa carrière. Après son titre avec les Bucks de Milwaukee l’été dernier, l’ailier n’a pas réussi à rejoindre une autre franchise de la grande ligue nord-américaine, malgré de belles performances en G League avec les Warriors de Santa Cruz, l’équipe de développement des autres Warriors, ceux de Golden State.
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Mais l’ancien Strasbourgeois l’assure, sa venue dans le jeune et ambitieux club de la capitale s’inscrit dans le long terme. C’est à la fois un projet de vie — un retour aux sources bienvenu — et un projet sportif pour aider le club à grandir. Et l’aventure a bien commencé avec une victoire lors de son premier match dans le derby face à Boulogne-Levallois.
Konbini Sports | Pas trop dur de quitter la Californie et son soleil pour revenir à Paris, dans le froid ?
Axel Toupane | C’est ce que je voulais. Avec du beau ou du mauvais temps, Paris a toujours le même effet sur moi. Je suis tombé amoureux de cette ville, de son énergie, son architecture… Je peux mettre mes écouteurs et y marcher pendant des heures. C’est vraiment ce que je kiffe.
Tu as une adresse à nous conseiller ?
Le Malro. C’est mon restaurant préféré à Paris, dans le 3e arrondissement, qui fait de la cuisine méditerranéenne revisitée. Je ne vais pas dire que j’y suis tous les jours, mais au moins plusieurs fois par semaine. Ils jouent vraiment de la bonne musique, ce qui est assez rare, et en plus c’est black owner [dont les propriétaires sont des personnes noires, ndlr]. Toutes les personnes que j’ai emmenées là-bas ont adoré.
Durant toutes ces années passées loin de la France, qu’est-ce qui t’a le plus manqué ?
Voir mes amis. FaceTime c’est cool, mais là, par exemple, je vais à One Ball [terrain d’entraînement du Paris Basketball où nous avons réalisé l’interview, ndlr], je vois des têtes que je connais, je parle français… Ce sont des petites choses, mais ça compte beaucoup. C’est aussi ce que je suis revenu chercher. Avant, j’étais en mode parcours du combattant, seul contre tous. J’ai montré que je pouvais le faire, mais je me suis dit qu’évoluer dans un environnement positif et familier pouvait me faire beaucoup de bien. Et peut-être que ça révélera en moi des aptitudes insoupçonnées.
“J’avais besoin de certaines réponses aux États-Unis”
À l’inverse, qu’est-ce qui te manque d’outre-Atlantique ?
Je n’y allais pas tous les jours, mais s’il y avait un petit Chick-fil-A à Paris ce serait bien. Sinon, rien en particulier.
Abordons le sportif maintenant. Tu as joué samedi dernier ton premier match sous tes nouvelles couleurs, contre Boulogne-Levallois. Au niveau des sensations et des attentes, comment tu étais ?
J’étais très content et excité à l’idée de jouer ce premier match. En plus, c’est marrant, car je n’avais pas un très bon souvenir de la Halle Carpentier. Quand on a gagné la Coupe de France avec Strasbourg, on avait joué un match contre Boulogne là-bas, je n’avais pas trop aimé la salle. Mais désormais, la manière dont elle est disposée, ça n’a rien à voir et c’est plus plaisant. Au-delà de ça, c’était un bon match collectif. On bat le premier, dans un derby, c’est top.
À quel moment as-tu décidé de revenir en France et à Paris ?
Ça fait un petit moment que c’est clair dans ma tête : s’il n’y avait pas de NBA, ma destination serait Paris. Depuis mon passage à Malaga, ma moins bonne expérience en Europe, j’ai vraiment compris ce que je voulais et ce que je ne voulais pas. J’ai commencé à réfléchir à un retour cet été. Je pense que j’avais encore besoin de certaines réponses aux États-Unis, que j’ai eues lors de mes deux premiers mois en G League. Après ça, le choix était facile à faire, c’était celui qui avait le plus de sens pour moi. Restait plus qu’à exécuter et y aller.
“Si on gagne des matchs, je serais venu pour quelque chose”
À quel point le projet de vie a-t-il été important dans ta prise de décision ?
Ce qui a facilité ma décision, c’est la combinaison entre le challenge sportif super attrayant, ambitieux, avec un potentiel énorme, et Paris, la ville où sont mes amis, mes proches et où j’ai mes habitudes.
Comment s’est passée l’adaptation avec tes coéquipiers ?
Je connaissais déjà les joueurs français, et les joueurs américains sont cool, donc c’était facile de s’intégrer. L’équipe vit bien et vivait bien depuis le début de saison. Elle a eu un peu de mal au début, mais avec du travail, ça va se régler.
Tu t’es fixé des objectifs personnels ?
Juste gagner, avoir de l’impact et performer. Je suis un joueur assez polyvalent, donc ça ne sert à rien de dire que je vais mettre tant de points, tant de ci, tant de ça. Si on gagne des matchs, je serais venu pour quelque chose.
“Paris était l’endroit parfait”
Le fait de revenir à Paris, c’est un projet à long terme ou c’est une étape dans ta carrière ?
Depuis que je suis petit, mon objectif était de jouer en NBA. Personne ne pensait que j’y arriverais, mais je l’ai fait. Une fois arrivé là-bas, mon objectif était de me faire une place et avoir un vrai rôle à jouer. C’est la raison pour laquelle j’étais revenu en Europe et en Euroleague. Je ne pouvais pas attendre éternellement, surtout pour un bosseur comme moi. Je ne pouvais pas rester dans une situation qui ne dépendait pas de moi. La carrière d’un sportif n’est pas longue, j’étais dans l’optique de trouver le meilleur endroit pour montrer tout ce que je sais faire. Et comme je l’ai déjà dit, Paris était l’endroit parfait.
Tu as vécu une année 2021 assez exceptionnelle en termes d’émotions, en remportant un titre NBA avec les Bucks de Milwaukee. Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour l’année 2022 ?
Les mêmes émotions. Mais surtout gagner des matchs, prendre du plaisir et continuer à progresser. Et la santé avant toute chose.