Au bout de la nuit, après même la clôture officielle du mercato, Antoine Griezmann, qui avait quitté l’Atlético Madrid avec fracas en 2019 pour rejoindre le FC Barcelone, va faire le chemin inverse et revenir chez les “Colchoneros” après une expérience catalane mitigée.
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Le Petit Prince est de retour à la maison, mais que ce fut compliqué ! La nouvelle bombe de ce marché de folie a failli faire pschitt… Le coup de billard à trois bandes s’est joué après minuit, après la clôture officielle du marché des transferts : Saul Niguez a été prêté par l’Atlético Madrid à Chelsea, ce qui a libéré une place pour Griezmann chez les Madrilènes, pour un prêt d’une saison assorti d’une année supplémentaire en option, ont annoncé les deux clubs. L’accord comporte une obligation d’achat au terme de la deuxième saison, estimée à 40 millions d’euros par les médias espagnols. Troisième bande, “Grizou” a lui-même libéré une place pour l’attaquant de Séville Luuk de Jong au Barça.
Actuellement avec l’équipe de France pour la fenêtre internationale de septembre, Griezmann a géré son transfert depuis Clairefontaine, avant de s’envoler vers Strasbourg mardi pour y affronter la Bosnie mercredi (20h45) dans le cadre des qualifications pour le Mondial-2022 au Qatar. Il s’agit de la plus grosse opération de ce bouillant dernier jour du marché des transferts estival pour les Catalans, qui ont tout fait pour dégraisser leur effectif et libérer de la masse salariale.
Amer au Barça
Après Luis Suarez, parti l’été dernier pour rejoindre lui aussi l’Atlético, après Lionel Messi, parti libre au Paris Saint-Germain il y a trois semaines, c’est une troisième superstar qui quitte la Catalogne en l’espace d’un an. Et pour Griezmann, ce retour à l’Atlético a un goût amer.
Celui qui est l’un des transferts les plus chers de l’histoire du club blaugrana (120 M d’EUR) n’a jamais montré le niveau qu’il avait affiché sous les couleurs de l’Atlético. Dans l’ombre de Lionel Messi, il n’a jamais trouvé sa place, et n’a offert que de brefs aperçus de son talent.
Il a aussi été le témoin direct de déroutes cinglantes en Ligue des champions, avec le naufrage 8-2 en quart de finale contre le Bayern Munich à l’été 2020 puis l’élimination par le Paris SG dès les huitièmes de l’édition suivante.
En deux saisons au Barça, Griezmann n’a gagné qu’une Coupe du Roi (2021), alors qu’il a soulevé trois trophées durant son passage de cinq ans à l’Atlético (2014-2019) : une Supercoupe d’Espagne (2014), mais surtout une Ligue Europa et une Supercoupe d’Europe en 2018.
Retrouvailles tendues
Son retour dans la capitale espagnole s’annonce tendu : pour sa première au Wanda-Metropolitano, le 1er décembre 2019, “Grizou” avait été sifflé et hué à chaque touche de balle, et les supporters rojiblancos avaient déployé une banderole “Tu as voulu te faire un nom, mais tu as oublié d’être un homme”.
Le 14 juin 2018, juste avant de décrocher la deuxième étoile pour la France au Mondial en Russie, Griezmann avait annoncé dans un documentaire intitulé La Décision qu’il allait rester à l’Atlético… puis un an plus tard, il avait refusé de se présenter à l’entraînement et avait fini par quitter la maison “rojiblanca” après cinq années de service. Un revirement vécu comme une trahison par les supporters.
Deux ans après le départ du Français, cependant, peu de choses ont changé à l’Atlético, où la stabilité règne en maître : l’entraîneur-totem Diego Simeone est toujours là, et l’Argentin apprécie toujours autant le sens du jeu et du sacrifice collectif du “Petit Prince” tricolore.
Avec ce renfort de poids, l’Atlético de Madrid, champion d’Espagne en titre, met un point d’exclamation final à un mercato estival bien négocié. Les Colchoneros aligneront un front offensif redoutable, entre les recrues Rodrigo de Paul et Matheus Cunha, le “Pistolero” uruguayen Luis Suarez, déjà subtilisé au Barça l’été dernier, et d’autres gros talents comme Angel Correa, Joao Felix, Marcos Llorente ou Yannick Carrasco.
Avec Griezmann, l’Atlético Madrid s’affirme comme un prétendant sérieux au doublé en championnat, voire même à un candidat plus que crédible en Ligue des champions.
AFP