Les Jeux olympiques, ce sont des performances incroyables. Des histoires de vie dignes des plus beaux romans. Ce sont des moments d’accomplissement, de réussite, de joie, mais aussi de souffrance, d’échecs et de tristesse. S’il y a des gagnants, c’est forcément qu’il y a des perdants. Rien de plus normal, me direz-vous, sauf quand la défaite prend une tournure tragicomique. Et parce que le sport nous régale aussi à nous offrir ce genre d’instants gravés, voici notre classement des cinq moments de solitude les plus inoubliables de ces JO de Tokyo 2020.
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#5. Youness Baalla se prend pour Mike Tyson
L’Américain a marqué tout une génération de combattants, pour le meilleur et pour le pire. Le pire, c’est certainement ce soir de juin 1997 au MGM de Las Vegas. Dominé par Evander Holyfield lors des deux premières reprises, Tyson mord à deux reprises son adversaire dans le 3e, round avant d’être finalement disqualifié.
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Près de 24 ans plus tard, ce n’est pas un championnat du monde des poids lourds mais un 8e de finale du tournoi olympique des -91 kg qui va donner lieu à un remake inattendu. Face au Néo-Zélandais David Nyika, le Marocain Youness Baalla endosse le rôle d’Iron Mike en tentant d’attraper l’oreille de son adversaire. Un geste grossier qui, comble de l’ironie, échappe à la vigilance de l’arbitre, qui laisse le combat aller à son terme. Baalla sera disqualifié a posteriori, après visionnage de la séquence par les juges.
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#4. La fausse joie de Van Vleuten
Dans le milieu du cyclisme, Annemiek van Vleuten n’est pas la première venue. On peut même dire qu’on a affaire à une taulière du vélo. Toutefois, pour la Néerlandaise de 38 ans, les Jeux olympiques ont une fâcheuse tendance à se transformer en cauchemar. C’était déjà le cas à Rio en 2016, lorsqu’elle avait subi une chute extrêmement spectaculaire, occasionnant une commotion cérébrale et des fissures aux vertèbres.
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Cinq ans plus tard, l’heure de la revanche sonnait pour l’une des favorites de la course en ligne. Une épreuve que l’équipe néerlandaise pense gérer parfaitement lorsque ses coureuses, dont Van Vleuten, reprennent le groupe d’échappées à quelques kilomètres du final. Démunies d’oreillettes, elles pensent alors rouler tranquillement pour la gagne, mais ignorent qu’une autre coureuse, Anna Kiesenhofer, a déjà faussé compagnie à ce même groupe quelques instants auparavant. Pendant que l’Autrichienne s’apprête à franchir la ligne en première position, les Néerlandaises gèrent tranquillement le tempo et accompagnent Van Vleuten vers ce qu’elle pense être une médaille d’or assurée. À tel point que cette dernière célèbre victorieusement le passage de la ligne. Il lui faudra attendre quelques minutes pour être informée par son entraîneur de ce fâcheux contretemps.
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#3. Le virage loupé de Ndoye Brouard
Avec une seule médaille remportée par Florent Manaudou, en argent sur le 50 m nage libre, c’est peu dire que la délégation française de natation n’a pas été à la fête pendant ces Jeux. Un bilan comptable décevant qui a été agrémenté d’une scène insolite.
Dans le rôle du héros malheureux, Yohann Ndoye Brouard, 20 ans, dispute ses premiers Jeux olympiques. Engagé en demi-finale du 100 m dos, le natif de Chambéry surprend tout le monde en se retrouvant la tête dans le mur après avoir complètement manqué son virage à la mi-course. Une scène qui échappe à la réalisation, mais pas à Yannick Agnel, consultant France TV et présent en tribunes de presse aux côtés d’Alexandre Boyon.
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Cet épisode regrettable a d’abord suscité des moqueries en tout genre sur les réseaux sociaux, avant que Yohann Ndoye Brouard vienne s’expliquer le lendemain au micro de Nelson Monfort : “J’ai reçu pas mal de commentaires assez méchants sur mon virage”, a-t-il déploré. “J’ai été ébloui par les spots parce que j’ai un petit problème aux yeux depuis un an. J’ai une déformation de la cornée. Ce n’est pas la première fois que je suis ébloui comme ça.” Son opération des yeux, prévue en septembre, devrait lui permettre, on l’espère, de ne plus vivre ce genre de mésaventure.
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#2. Le run lunaire de la skateuse Alana Smith
Spectaculaire et novateur selon certains, pas en phase avec l’esprit olympique pour d’autres, le skateboard suscitait une curiosité légitime. Alors quand les téléspectateurs ont vu s’avancer sur le park l’Américaine Alana Smith, 20 ans et plus jeune médaillée de l’histoire des X Games, ils s’attendaient probablement à voir tout autre chose que ce qui allait suivre. Lors des deux runs de 45 secondes où elle était censée montrer l’étendue de son talent, Smith s’est tout simplement baladée pour offrir une prestation indigente, avec une note finale de 1,25 sur 70. Un résultat et une attitude qui tranchaient avec son large sourire à l’arrivée.
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L’essentiel était ailleurs pour l’Américaine, qui a profité de cette course très exposée pour présenter à la caméra un message “They/them” (iel/iels), en soutien à la communauté LGBTQ+, expliquant avoir elle-même souffert de son statut de personne non-binaire. “Je suis sortie de cette journée en me sentant heureuse et vivante… C’est tout ce que j’ai toujours demandé”, a-t-elle résumé.
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#1. Valladont, l’archer qui n’a pas tiré sa flèche
“Ça arrive même aux meilleurs”, a dû se dire intérieurement Jean-Charles Valladont, au soir de ce lundi 26 juillet, quelques heures après une élimination sans appel face aux États-Unis dans une 8e de finale pour le moins cocasse. L’archer français possède, sur le papier, un CV censé le prémunir de toutes les déconvenues : vice-champion olympique en individuel à Rio en 2016, multiple médaillé d’or aux championnats du monde, championnats d’Europe ou en Coupe du monde… Il est même présenté comme une réelle chance de médaille à Tokyo.
Mais rien ne s’emboîte comme il faut pour le natif de Besançon, éliminé dès les 32e de finale en individuel, avant d’entamer l’épreuve par équipes aux côtés de Thomas Chirault et Pierre Plihon. Face à eux, les Américains déroulent sans sourciller jusque dans le 2e set. Moment choisi par les Français pour torpiller leurs dernières chances. Installé sur le pas de tir, Valladont ne voit pas les secondes s’égrainer et c’est à la surprise des trois Français que retentit alors l’alarme, sans que la flèche n’ait pu être décochée. Résultat, un zéro qui précipite leur élimination. “Je n’ai pas eu le temps de tirer ma flèche car on a été long ensemble sur le pas de tir. Il y a eu un petit manque de communication entre nous, qui a fait que je ne savais pas où j’en étais dans le temps”, a déploré Valladont après l’épreuve.
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