Réussir son “come-back” dans son ancien club, voilà un exercice à double tranchant pour les nombreux grands joueurs à s’y être essayés. Nourrie par sa dose de nostalgie et de fantasme, la tentation de remettre le couvert peut sembler légitime à première vue, pour les joueurs comme pour les clubs. N’y a-t-il pourtant pas, dans le fond, plus à perdre qu’à y gagner ?
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Cristiano Ronaldo
Parti de Manchester United en 2009 en ayant raflé tout ce qui était possible d’un point de vue collectif comme individuel, le Portugais y est revenu à l’été 2021 avec l’ambition de réveiller un club dont l’ambition sportive s’est tarie entre-temps.
Mais, malgré une contribution comptable plus qu’honorable (18 buts inscrits en 30 matches de PL) et quelques instants d’éclat, comme ce doublé initial contre Newcastle pour son grand retour à Old Trafford en septembre, il n’y a pas eu de miracle. United boucle la saison 2022 à une piteuse 6e place, loin de ses objectifs initiaux, avec en prime une élimination dès les 8e de finale en Ligue des champions. Une compétition que CR7 pourrait donc, pour la première fois de sa carrière, ne pas disputer la saison prochaine.
Thierry Henry
Pendant les huit saisons qu’il a passées dans le nord de Londres, Thierry Henry s’est imposé comme l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du club, mais aussi du championnat anglais, avec 370 matches, 228 buts marqués, des titres et des instants gravés.
Alors quand, après cinq ans d’escapade à Barcelone puis New York, Arsenal annonce son retour le temps d’une pige hivernale, c’est l’effervescence. L’histoire vire même au conte de fées quand le Français entre en jeu lors d’un 3e tour de Cup contre Leeds, avant d’offrir la victoire à son équipe quelques minutes plus tard. Factuellement, le bilan de ce retour s’avère pourtant mitigé, puisqu’il ne jouera que sept petits matches pour deux buts inscrits.
Fernando Torres
L’Espagnol est un enfant de l’Atlético de Madrid, avec lequel il s’est révélé sur la scène nationale avant de partir se frotter à l’exigence de la Premier League sous les couleurs de Liverpool puis Chelsea. Parti d’Espagne en jeune adulte, “el Niño” y est revenu huit ans après son départ, alors que sa carrière commençait à battre sérieusement de l’aile.
Là encore, l’attaquant a rendu de fiers services à son club formateur en ajoutant 160 matches aux 244 qu’il avait disputés lors de son premier passage. De quoi tisser un lien indéfectible puisque, encore aujourd’hui, à 38 ans et alors que sa carrière est désormais terminée, Torres fait partie de l’encadrement du club colchonero en tant qu’entraîneur de l’équipe jeunes.
Didier Drogba
L’attaquant ivoirien est associé à la période de renouveau du Chelsea FC, renouveau qui guida le club jusqu’à la victoire en Ligue des champions en 2012. Drogba, lui, était arrivé dès 2004. Sur cette période, il a pu amasser à peu près tout ce qui était possible en Angleterre, notamment trois Premier League, quatre Cup et deux titres de meilleur buteur du championnat anglais (2007 et 2010).
C’est donc avec le sentiment du devoir accompli qu’il a quitté les Blues après le triomphe de 2012, pour tenter deux aventures plus “exotiques” en Chine puis en Turquie. Son retour à Londres en 2015, à 37 ans, est une petite surprise. Pour, au final, une (toute) petite saison avec sept buts marqués. Un bilan terne, mais qui n’écorchera en rien sa légende.
Andriy Shevchenko
Ballon d’or en 2003, l’Ukrainien a conquis l’Italie puis l’Europe durant son passage à Milan. Presque 300 matches, 173 buts, une Ligue des champions, deux titres de “capocannoniere”… C’est logiquement qu’après sept ans de bons et loyaux services, “Sheva” opte pour Chelsea, le club en vogue des années 2000, au sein d’un championnat anglais qui monte en puissance.
En échec à Londres, Shevchenko revient en Lombardie deux saisons plus tard, mais l’air italien ne fera pas de miracles avec 26 matches et deux petits buts qui ne convaincront pas l’état-major milanais de poursuivre plus loin l’aventure.
Nicolas Anelka
L’un des plus célèbres globe-trotteurs du foot (douze clubs, sept pays) peut se vanter d’avoir été l’auteur d’un des come-back les plus précoces. Entre son départ du PSG en 1997 et son retour dans la capitale française en 2000, Anelka a changé de statut, remportant la Premier League avec Arsenal et la Ligue des champions avec le Real Madrid.
Les 220 millions de francs (soit 34 millions d’euros, un record à l’époque) déboursés par le président Laurent Perpère pour le rapatrier sont à l’image de la stratégie alors très ambitieuse d’un PSG qui se veut à nouveau conquérant. Mais Anelka ne restera que deux saisons, inscrivant moins d’une vingtaine de buts, avant de prendre la direction de Liverpool.
Zlatan Ibrahimovic
Autre globe-trotteur, le Suédois a marqué de son empreinte chaque championnat où il a mis les pieds, principalement aux Pays-Bas, en France et en Italie. Ils sont d’ailleurs bien peu de joueurs à pouvoir s’enorgueillir d’avoir porté les couleurs des trois grands clubs transalpins que sont la Juventus, l’Inter et l’AC Milan.
Probablement que c’est avec le dernier cité que Zlatan a noué la relation la plus charnelle : champion avec les Rossoneri en 2012 au sein d’une équipe dominante, le grand Suédois y est revenu en 2020 après des passages au PSG, aux LA Galaxy et à Manchester United. Un retour payant, puisqu’il a contribué, à 39 ans passés, en tant que joueur mais aussi en tant qu’encadrant, à ramener Milan sur le toit de l’Italie, dix ans après.
Antoine Griezmann
Français de cœur, Espagnol d’adoption, “Grizou” a tutoyé le plus haut niveau lorsqu’il s’est retrouvé sous les ordres de Diego Simeone à l’Atlético, entre 2014 et 2019. Son choix de rejoindre le Barça, un an après un titre de champion du monde dont il fut l’un des grands artisans, s’avère après coup une erreur fondamentale. Avec lui, le Barça ne gagne pas le titre. Sans lui, l’Atlético le remporte, sept ans après.
Peu à son aise en Catalogne, Griezmann revient à Madrid après deux saisons plus que mitigées, mais son statut n’est plus le même. Et son ratio non plus, puisqu’il culmine à huit petits buts et 36 apparitions depuis son retour.