La plus belle nouvelle de la journée n’est pas celle que l’on croit. Pour stopper les inégalités qui touchent les enfants du monde entier, le Mancunien Juan Mata se lance dans un immense projet : reverser 1 % des revenus liés au football à des œuvres de charité.
Loin de l’agitation liée au mercato estival qui a submergé la planète football, cette initiative est une des plus belles jamais entreprises par un footballeur. Le milieu de terrain de Manchester United, Juan Mata, vient de lancer aujourd’hui Common Goal, un projet de vaste ampleur et dont l’impact pourrait être important. Car l’initiative de l’international espagnol n’a rien de banale : il souhaite simplement reverser 1 % de la totalité des revenus liés à l’industrie du football à des associations.
Pour cela, Mata appelle, dans une longue tribune publiée sur le site The Players’ tribune, tous les joueurs professionnels à donner 1 % de leur salaire à des œuvres de charité. L’ancien maestro de Valence, qui gagne près de 160 000 euros par semaine, a déjà pris les devants et montrera l’exemple à ses confrères puisqu’il s’est engagé à donner 1 % de son salaire à des fins associatifs.
An amazing project starts today. Please take a moment to check it out. #CommonGoal https://t.co/UJbedfXnpW
— Juan Mata García (@juanmata8) 4 août 2017
Dans cette lettre très émouvante, le Red Devil détaille le parcours de sa carrière et les obstacles qui l’ont jalonnée. Son récit, plein d’anecdotes dont certaines sont savoureuses, laissent dégager de vraies valeurs d’humanité chez Mata, notamment quand il réalise comment ses coéquipiers ont quitté la pauvreté, et parfois un pays en guerre, pour devenir des stars du football aux salaires exorbitants. Voici un extrait :
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” Mon grand-père, qui n’a jamais raté un de mes matchs, était très malade. Je me souviens l’avoir appelé en FaceTime quand j’étais dans le bus du retour après la victoire 1-0 à Saint-Étienne en Ligue Europa. Sa voix était si faible… Je dirais qu’il avait beaucoup de mal. Ses mots sortaient de sa bouche lentement, mais il m’a dit que ma passe décisive pour Henrikh Mkhitaryan pendant le match était excellente.
C’était probablement la passe décisive la plus spéciale de ma carrière. Car c’était la dernière que mon grand-père a vue. Quelques jours plus tard, il est décédé. Quand je suis retourné à Manchester après son enterrement, j’ai vu sur mon téléphone tous les messages de la part des supporters de United sur les réseaux sociaux. Si seulement je pouvais serrer dans mes bras tous ceux qui m’ont contacté…
Nous avons remporté le match suivant, face à Southampton, en Coupe de la Ligue. Mais après, je me sentais un peu… vide. Je n’avais pas mon grand-père pour partager ma victoire avec lui. Une des choses dont je suis le plus fier dans le football et dans la vie, c’est de pouvoir partager mes meilleurs moments avec ma famille. Mais à ce moment, quand j’ai désespérément voulu contacter mon grand-père, je n’ai pas pu. J’ai donc commencé à réfléchir.
Je pense que le football m’a tout donné. Et j’ai pensé à l’héritage que je pouvais donner. Je savais à quel point j’étais chanceux d’avoir des opportunités comme j’ai eu, et pas tout le monde a une famille comme la mienne. Et même si j’ai déjà été engagé avec d’autres œuvres de charité dans le passé, je voulais quelque chose de plus. Je veux être certain que les autres enfants aient les mêmes chances que moi.
Pour commencer, aujourd’hui, je promets 1 % de mon salaire à Common Goal, un fonds qui soutient les œuvres de charité de football à travers le monde. C’est un petit geste qui, s’il est partagé, peut changer le monde.
Je demande à mes confrères professionnels de me rejoindre pour former un “Onze de départ Common Goal“. Ensemble, nous pouvons créer un mouvement basé sur des valeurs de partage qui peuvent être intégrées dans l’industrie entière du football, pour toujours.
Je mènerai cet effort, mais je ne veux pas être seul. (…) Le football a le pouvoir d’avoir un impact social, mais nous avons besoin d’agir ensemble.
L’essentiel désormais, c’est la contribution de la part des joueurs, mais le but à long terme est de débloquer 1 % de la totalité de l’industrie du football pour des œuvres de charité.”
Le mois dernier, Mata s’est également rendu en Inde pour une œuvre de charité. Et le joueur est resté bouche bée devant le niveau de pauvreté de certains villages. “Aucun enfant ne devrait vivre comme ça”, a t-il expliqué. Il a ainsi organisé une rencontre dans laquelle il affronte, tout seul, onze enfants d’un village. Un match qui ne restera qu’une petite pierre dans l’immense édifice que Mata veut construire, à travers cette géniale initiative.