Afin de promouvoir l’égalité dans le football, un mouvement appelé “Equal Playing Field” a réussi un projet complètement fou cet été : jouer un match à 5 729 mètres d’altitude, sur le Kilimanjaro.
Il fallait y penser. Ou être complètement fou pour y participer. Erin Blankenship, ancienne joueuse professionnelle, accompagnée de Laura Youngson et Maggie Murphy, a décidé de lancer cet été le projet “Equal Playing Field”, pour lutter contre les discriminations dans le foot. Et afin de frapper un grand coup, elles ont décidé d’organiser un match 100% féminin à 5 729 mètres, sur le Kilimanjaro, pour battre le record du match joué à la plus haute altitude.
Pour le site Thesetpieces, les trois protagonistes sont revenues sur ce projet complètement fou, qui a rassemblé 30 joueuses âgées de 15 à 55 ans venant de 20 pays différents, réparties dans deux équipes (Glacier FC et Volcano FC) :
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“Quand nous avons annoncé que nous voulions gravir le Kilimanjaro pour battre le record du monde du match joué à la plus haute altitude, afin de lutter contre les inégalités dans ce sport, nous avons été surprises des réponses. À chaque fois c’était “Oui ! Comment je peux en faire partie ?”. Nous savions qu’il y avait un espace assez large au sommet pour effectuer un match de foot, et qu’il s’agissait sûrement de l’endroit le plus élevé sur lequel nous pourrions jouer.”
Une fois la logistique effectuée, le plus dur commençait : l’ascension.
“Chaque année, 30% des gens qui démarrent cette ascension n’arrivent pas au bout. Le Kilimanjaro est très technique à gravir : le sommet est situé à une très haute altitude, donc le principal challenge provient de l’oxygène, qui se fait de plus en plus rare. Le dernier jour de la montée a été l’expérience la plus dure que nous ayons affrontée dans notre vie : 5 heures d’escalade, 1 kilomètre de dénivelé dans le noir, les bouteilles d’eau gelées à cause de la température, le tout sans pouvoir se reposer plus de 4 minutes d’affilées à cause du risque d’hypothermie. Sans compter le manque d’oxygène, et la fatigue accumulée par les six jours précédents d’escalade.”
Au final, 3 joueuses n’ont pas pu participer au match, contraintes à l’abandon à cause de l’ascension. Pour les autres, l’expérience de jouer une partie à cette altitude a été pour le moins riche en émotions :
“Le sable est très fin, plus que sur une plage, donc tu t’enfonces facilement. Il y avait beaucoup de rochers, les tacles ont fait des dégâts et les passes étaient… intéressantes. Deux joueuses ont dû sortir à cause de blessures. Après 10 minutes, quand les joueuses se sont acclimatées, le match s’est intensifié et est devenu compétitif. C’était plus facile que ce que nous imaginions, sûrement parce que la montée auparavant a été horrible.”
Score final : 0-0. Pas de but pour ce match qui s’est joué à la plus haute altitude dans l’histoire du foot (performance validée par le livre des records), mais l’essentiel n’est pas là. Ce projet ne demande qu’à se développer, et cette folie n’était qu’un début pour les trois femmes, bien décidées à rétablir l’équité dans le football grâce à leurs actions insolites :
“Ce n’est qu’un début. Nous voulons continuer de développer le football dans plusieurs pays, et nous recherchons de nouveaux challenges afin de faire parler le plus possible de nos initiatives. Pour le moment, nous réfléchissons à organiser un match sur un volcan actif, Antartica, en Amérique du Sud, ou encore jouer le plus à la plus basse altitude, près de la Mer Morte.”