Président de l’Atalanta, Antonio Percassi est un homme d’affaires extrêmement riche, profil fréquent chez les dirigeants de clubs. Moins courant, il a aussi joué plus de 100 matches professionnels sous le maillot de Bergame, qu’il a conduit jusqu’au “Final 8” de la Ligue des champions. La carrière sportive d’Antonio Percassi a été courte car il s’imaginait, avec raison, un avenir plus brillant dans le monde des affaires.
Né en 1953, Percassi a grandi à Clusone, à 20 kilomètres de Bergame, sur les premières hauteurs des Alpes italiennes. Bon joueur, il intègre les équipes de jeunes de l’Atalanta et fait ses débuts en Serie B avant d’avoir 18 ans. Les comptes-rendus de l’époque racontent un défenseur central rugueux, qui disputera sept saisons avec l’Atalanta, dont une en Serie A, pour six matches joués dans l’élite et 110 en tout.
Transféré en 1977 à Cesena, loin de la Lombardie, il ne reste que quelques semaines près de la mer Adriatique et après deux matches avec sa nouvelle équipe met fin à sa carrière.
Percassi n’a pas encore 25 ans mais, l’année précédente, il a déjà ouvert un magasin Benetton à Bergame, première pièce de ce qui deviendra un empire.
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— Atalanta B.C. (@Atalanta_BC) December 7, 2017
6 partite 4 vittorie 2 pareggi, per il girone di ferro: IMBATTUTI
In attesa dei prossimi sorteggi #GoAtalantaGo con i complimenti ai nostri Campioni e Mister
GRAZIE Presidente Antonio #Percassi pic.twitter.com/ZKpGBZiwPP
Aujourd’hui âgé de 67 ans, le président de l’Atalanta est à la tête de la holding Odissea, active dans les cosmétiques (Kiko), les franchises d’habillement, l’agro-alimentaire, les centres commerciaux ou la restauration, avec une chaîne spécialisée dans la polenta. Il a aussi participé à l’installation en Italie de marques comme Zara, Victoria’s Secret ou Starbucks.
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Jamais loin
Au total, selon des chiffres de 2017, le groupe gère plus de 1000 magasins, compte plus de 9000 employés partout dans le monde et affiche un chiffre d’affaires annuel supérieur à 800 millions d’euros.
La fortune personnelle de l’ancien défenseur central dépasse quant à elle le milliard d’euros, ce qui en fait le 35e homme le plus riche d’Italie selon le classement 2020 de Forbes.
Si son groupe s’est développé bien au-delà des frontières lombardes, le siège est resté à Bergame et Percassi ne s’est jamais éloigné beaucoup de l’Atalanta, dont il avait déjà pris une première fois la présidence entre 1990 et 1994.
Il est revenu en 2010, alors que le club était en Serie B, et il a porté la “Dea” au sommet, avec deux troisièmes places en championnat et cet incroyable quart de finale de Ligue des champions mercredi face au PSG.
“La situation était dramatique mais nous nous étions promis de rendre à Bergame et aux Bergamasques l’Atalanta qu’ils méritent”, a-t-il raconté fin juin au quotidien local Eco di Bergamo.
“Ça n’a pas été facile, mais les trois dernières années sont allées au-delà des prévisions les plus optimistes”, a-t-il ajouté, insistant sur le rôle joué par son fils Luca, directeur général du club.
Le Guy Roux de Bergame
Un autre de ses fils, Stefano, est également membre du conseil d’administration de l’Atalanta et cinq de ses six enfants (le dernier a sept ans) sont associés à ses affaires :
“Avoir mes enfants à mes côtés, qui sont tous amoureux de l’Atalanta, est ce qui a fait la différence entre ma première et ma deuxième présidence. C’est notre histoire, celle d’une famille complètement ‘atalantina'”.
Discret publiquement, Percassi joue volontiers le rôle du Guy Roux bergamasque, se montrant très taquin quand il est interrogé sur les ambitions de ce club.
Le jour du tirage au sort des quarts de finale de la C1, il avait ainsi parlé de “l’objectif maintien”, avant de sourire quand un journaliste lui a rappelé que l’Atalanta était alors non seulement sauvée mais déjà mathématiquement qualifiée pour l’Europe.
Mais l’ambition est là, matérialisée aussi par le rachat du stade Atleti Azzurri d’Italia à la municipalité et des travaux de modernisation déjà bien avancés.
“Au stade, nous devons encore intervenir sur deux tribunes puis nous voulons rendre le centre d’entraînement de Zingonia encore plus beau et fonctionnel”, a expliqué l’ex-footballeur. “Il y a encore beaucoup à faire”, a ajouté l’entrepreneur.
Par Stanislas TOUCHOT, AFP.