Les adieux à la scène. C’est un moment particulièrement redouté par les artistes de tous bords, qu’ils soient musiciens, acteurs ou encore sportifs. On a beau le retarder, l’anticiper, l’imaginer, cet épilogue, qui s’apparente pour beaucoup à une “petite mort”, est un moment redouté. Offrir à son public un dernier frisson, sortir par la grande porte, ne pas faire la saison ou le tournoi de trop… Mais y a-t-il vraiment une fin idéale, lorsqu’on a eu une carrière aussi remplie que l’ont eue tant de légendes du foot ? En y regardant de plus près, pas forcément. Petit florilège d’exemples assez parlants.
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Raúl
Longtemps, on a cru que l’Espagnol réussirait la prouesse d’être un “one-club man” au sein de l’institution de foot la plus exigeante au monde. Lancé par le Real Madrid à l’âge de 17 ans, Raúl en est reparti 741 matches plus tard en ayant tout gagné sur le plan collectif. Il était l’icône du club derrière Alfredo di Stéfano, a longtemps été le meilleur buteur de l’Histoire des Coupes d’Europe. Mais cela n’a pas empêché le Real de se séparer de lui dès lors que le déclin s’est trop fait sentir. Du coup, c’est dans un relatif anonymat que Raúl a raccroché les crampons en 2015, après une dernière pige en MLS au New York Cosmos qui faisait suite à des passages par Schalke 04 et Al-Sadd, au Qatar.
Zinédine Zidane
Probablement l’une des fins de carrière les plus mémorables de l’Histoire du foot, tant elle a été médiatique et retentissante. Peu de joueurs choisissent de terminer sur un tournoi international, et cela contribue à donner un caractère encore plus exceptionnel à la fin de parcours de Zidane. Là où beaucoup ont attendu le déclin, lui s’est arrêté au sommet, sur une finale de Coupe du monde à laquelle il sera éternellement associé.
Diego Maradona
Pour l’un des joueurs les plus iconiques de l’Histoire, à qui certains vouent encore aujourd’hui un véritable culte, la fin de carrière a pris des allures de descente aux enfers. La trajectoire de Maradona a ceci de paradoxal ; le fait qu’il soit tombé aussi bas, jouant son dernier match avec la sélection argentine en Coupe du monde avant d’être épinglé pour dopage, n’a jamais semblé écorner son statut de légende absolue. Revenu terminer sa carrière sous les couleurs de son club de cœur, Boca Juniors, il raccroche les crampons à l’âge de 37 ans au terme d’un ultime Clasico face au rival River Plate, dans une ambiance de folie. Un match au cours duquel il est remplacé dès la pause par une autre idole en devenir du peuple argentin, Juan Román Riquelme. Les symboles, encore et toujours.
Francesco Totti
L’homme d’un club, comme on en fait de plus en plus rarement. Longtemps, très longtemps, peut-être trop longtemps, Francesco Totti a fait durer le plaisir avec l’AS Roma. Il était âgé de 41 ans lorsqu’il fait ses adieux au public d’un Stadio Olimpico submergé par l’émotion et la tristesse de voir partir celui qui est alors considéré comme l’âme du club. La fin de parcours de Totti est pourtant – et logiquement – marquée par le déclin d’un joueur qui aura autant brillé par son charisme et sa fidélité que par ses buts. Et même si la gestion de son cas aura soulevé quelques remous au sein du club sur les dernières saisons, cela n’aura en rien entaché son image.
David Beckham
Le “Spice Boy” a vécu sous le feu des projecteurs durant toute sa carrière qui l’aura mené de Manchester à Madrid, en passant par Milan ou Los Angeles. Mais presque à la surprise générale, c’est à Paris que Beckham choisit de tirer sa révérence après une ultime pige de quelques mois au sein du PSG nouvellement acquis par les propriétaires qataris. Même si son passage s’apparentait plus à un coup de pouce marketing que sportif, Beckham a pu recevoir une dernière ovation de la part d’un Parc des Princes conscient d’assister au baisser de rideau d’un joueur pas comme les autres.
Ronaldinho
Peu de joueurs ont suscité l’admiration des fans comme Ronaldinho. Le Brésilien a gagné tout ce qu’il était possible, au niveau collectif comme individuel, avec ses clubs comme avec sa sélection. Certes, le fait de n’avoir eu sa meilleure version que quelques petites saisons laissera à beaucoup un goût d’inachevé. Mais s’il y a quelque chose qu’on ne pourra lui reprocher, c’est son amour véritable pour le ballon. Un amour qui le poussera à prolonger l’aventure, encore et encore, parfois au mépris d’une condition physique incompatible avec le haut niveau.
Ses ultimes piges à Querétaro (Mexique) et au Fluminense ne lui ont pas permis d’avoir une sortie à la hauteur de tout ce qu’il a incarné. Pire même, puisqu’entre 2015 et le moment où il officialise la fin en 2018, Ronaldinho est en proie à des problèmes financiers et judiciaires qui le mèneront jusqu’à la prison au Paraguay. Tel un VRP, il finira par monnayer ses dernières foulées sur un terrain pour quelques ultimes contrats courts mais non moins lucratifs en Inde, en Équateur, à Las Vegas ou à Montevideo.
Cristiano Ronaldo
Le meilleur buteur de l’Histoire de la Ligue des champions et des sélections nationales vit à son tour le crépuscule de son immense carrière. Plus les années passent, plus son obsession à vouloir subsister au très haut niveau vient se heurter assez brutalement à la réalité de son corps et des longues saisons vécues sur le plan mental et physique. Ronaldo a beau être une machine de guerre à l’hygiène de vie irréprochable, un compétiteur à l’ambition intacte, la façon dont il a traversé la Coupe du monde 2022 confirme que l’histoire touche à sa fin. C’est désormais en dehors du circuit européen, en Arabie saoudite, dans un championnat confidentiel, que le Portugais va vivre ses derniers défis.
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