En mai 2021, Karim Benzema revenait en équipe de France, après cinq ans d’absence. Une nouvelle qui, à l’époque, avait ravi de nombreux amateurs de foot, heureux de voir l’un des attaquants les plus forts au monde renforcer les Bleus avant l’Euro. Mais l’annonce du retour de KB9 en sélection a aussi permis à Xavier*, 22 ans, d’arrêter sa consommation de sandwichs du jour au lendemain, après un pari avec un pote.
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De ses débuts de consommateur de boulettes de viande à son dernier sandwich devant la liste de Didier Deschamps, Xavier revient sur son parcours de mangeur et le soulagement d’avoir arrêté sa consommation.
J’ai commencé à manger des sandwichs quand j’étais au lycée, avec des potes, parce que c’était rigolo. Puis j’ai commencé à bien plus manger quand j’ai eu mon appartement seul, vers 18 ans. J’ai mangé de plus en plus, jusqu’à dix sandwichs par jour. Ce qui est énorme. Je badais de plus en plus, donc je cherchais une bonne raison d’arrêter. Mais en même temps, j’étais pris dans le truc et les gens autour de moi mangeaient aussi.
Il faut savoir que je suis passionné de foot. Quand tu es français et passionné de foot, tu parles souvent de Karim Benzema. Quand, de surcroît, tu es aussi fan de rap, son nom revient régulièrement pour évoquer le joueur déchu. Karim n’a pas été sélectionné pendant cinq ans, ça criait à l’injustice. Un jour, je dis à un pote : “Si Karim est sélectionné, j’arrête de manger des sandwichs.” Je pensais que c’était impossible qu’il soit de nouveau en équipe de France, mais ça me faisait une bonne excuse.
Vient le jour de la liste [pour l’Euro 2020, ndlr]. Il y avait des rumeurs sur un éventuel retour, mais je n’y croyais pas. Quand la liste tombe, je suis bien évidemment en train de manger mon sandwich, comme tous les jours. Deschamps passe aux attaquants. Il cite d’abord Wissam Ben Yedder. Et quand il dit le nom de Karim Benzema, j’écrase mon sandwich. Je regarde mon pote à côté de moi, je lui dis : “Prends mon 60 balles, pour moi, c’est fini.”
Je n’ai pas retouché à un seul sandwich. Ça doit faire un an. Alors que je traîne encore avec des fumeurs et que je n’ai pas changé d’amis. Mais je vais mieux. Je ne fais plus de crises d’angoisse. C’étaient des crises de déréalisation : j’avais l’impression d’être dans un rêve alors que c’était la vraie vie. C’était assez badant. Et si Karim Benzema prend le Ballon d’or, j’arrêterai les clopes.
* le prénom a été modifié