Ce terrain est localisé directement sous un pont opérant la jonction entre les deux côtes de la vallée. C’est le lieu le plus stratégique pour taper dans le ballon, à l’abri du soleil et à proximité des palmiers afin de contrer la chaleur suffocante. En été, il fait si chaud à Riyad avec des températures atteignant 50 °C et au contraire si froid en hiver (0°C). Pourtant, cette bande de joyeux footeux des rues s’en accoutume sans problème et joue pieds nus dans cet espace caillouteux.
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Le foot, ils l’ont dans le sang
Ce sport est le plus pratiqué et aussi le plus populaire chez les jeunes. Il est joué partout et la plupart des blocs d’immeubles est dotée de terrains sableux et de buts. D’autres plus appropriés et modernes sont loués à l’heure à Riyad. Malheureusement, les parents ne prennent pas la carrière de footballeur professionnel au sérieux, ils préfèrent voir leurs progénitures se concentrer à 100% sur leurs études et s’adonner au foot comme un passe-temps.
Malgré tout, cela n’enlève rien au fait que certains ont le foot dans le sang et que leur talent ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. Aujourd’hui, le Barça et le Real ont l’un et l’autre implanté une académie du foot à Riyad.
“L’Arabie Saoudite, l’une des meilleures nations du football en Asie”
Sport numéro un dans le pays, le football affecte même les marques locales qui adoptent parfois Manchester United, le Real Madrid et le FC Barcelone comme représentants officiels dans leurs publicités. Et “vice versa”. Des logos de multinationales saoudiennes viennent aujourd’hui squatter les panneaux de pub sur les bords de la pelouse du Camp Nou et de Bernabeu :
Les ligues européennes sont essentielles ici, spécifiquement la Liga. Barcelone et le Real Madrid font frétiller les fans. La Premier League vient en second. Quant aux idoles, personne ne peut égaler Messi et Ronaldo. Néanmoins, l’Arabie saoudite se place comme l’une des meilleures nations du foot en Asie. Ils ont gagné trois fois la coupe d’Asie des nations. Quant à la ligue pro, elle compte cinq équipes principales. Et chaque génération les supporte avec ferveur en fonction de la ville d’origine de chacun.
J’ai fait le choix de cet effet car il correspond à la convivialité régnante entre ces garçons et l’ambiance de la région. Le sol est dur et les poteaux sont rouillés. Certains joueurs jouent pieds nus et d’autres portent des tenues en lambeaux. Plus je les côtoyais, plus ils me rappelaient les acteurs du film Attack the Block. Ils ont la même attitude, ce sont des teenagers qui gouvernent le quartier et qui profitent de leur temps à jouer en dépit des embûches.
Je suis de Tripoli au Liban. Le football de rue est une activité incontournable voire presque quotidienne pour les écoliers ou les plus vieux, et ce malgré une grande diversité de sports. Mais ce qui se rapproche davantage du street soccer saoudien se trouve sans conteste au Ghana et en Tanzanie. Là-bas, les terrains sont basiques et les footballeurs en herbe s’affrontent sans chaussure, sur du sable ou des graviers, toujours épris d’une joie de vivre débordante.
Comme dirait Aimé Jacquet : “Le football est le reflet de notre société. Regardez bien l’expression d’un joueur sur le terrain, c’est sa photographie dans la vie. ” Omar Reda l’a admirablement compris.