Antonín Panenka fête aujourd’hui ses 67 ans. Son nom vous dit forcément quelque chose. Pas pour sa carrière, mais pour un geste qui l’a fait entrer dans l’histoire.
20 juin 1976. L’Allemagne de l’Ouest et la Tchécoslovaquie sont à égalité après 120 minutes et vont se départager le titre de l’Euro 1976 aux tirs au but. Après un raté d’Uli Hoeness, Antonín Panenka a l’occasion de donner la victoire à son équipe. Face au gardien Sepp Maier, il ne tremble pas et envoie une frappe plein de contrôle en plein milieu du but, qui prendra son nom par la suite : une panenka.
Ce geste, Antonín Panenka l’a imaginé à l’entraînement lorsqu’il évoluait aux Bohemians de Prague, club où il a passé la majorité de sa carrière. En 2012, il explique au site de l’UEFA d’où lui est venu cette inspiration :
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Après chaque séance d’entraînement, j’avais l’habitude de tirer quelques penalties avec notre gardien, on jouait pour une tablette de chocolat ou une bière. Et comme c’était un très bon gardien, cet arrangement commençait à me coûter cher. J’ai eu l’idée de retarder ma frappe, et de simplement lever le ballon. Je me disais qu’un gardien qui plonge d’un côté n’a pas le temps de changer de trajectoire en plein vol, et c’est devenu la base de la philosophie. Le mauvais côté c’est que j’ai commencé à prendre du poids, parce que je gagnais enfin nos paris !
Un geste aujourd’hui dans l’histoire
39 ans plus tard, le geste est aujourd’hui devenu un classique. De Zizou à Totti, les plus grands l’ont réalisé… avec plus ou moins de réussite. On se souvient notamment de l’échec de Mickaël Landreau en finale de Coupe de France 2004, qui avait coûté le trophée aux Canaris à l’époque.
Zizou, Landreau : un geste identique pour deux résultats différents, qui ont fait réagir l’inventeur de la panenka. Petite pique humoristique pour Landreau : “C’est tout à son honneur. Il a tenté mon geste, il a merdé.”
Mieux réussi que Landreau : la panenka de Messi face à Getafe en avril dernier. Un geste parfait selon Antonín Panenka, qui s’est livré à une analyse du pénalty du lutin argentin au micro de la radio RAC 1 :
C’est la meilleure que j’ai jamais vue : pas trop puissante, au milieu et lobée. Sa technique est impressionnante et le but est juste une preuve supplémentaire de son incroyable talent.
Un geste qui a fait le tour de la planète et qui continue de déchaîner les passions, entre ceux qui pensent que ça relève du génie, et ceux qui y voient un manque de respect vis-à-vis du gardien adverse. Un débat sans fin qui montre l’ampleur qu’a pris ce geste dans le football moderne, près de 40 ans après son invention. Merci monsieur Panenka, et joyeux anniversaire.