Le policier, qui conteste sa détention provisoire dans une affaire de violences en marge des émeutes à Marseille, a admis jeudi un tir de LBD. T-shirt blanc, crâne rasé, ce policier, prénommé Christophe qui a 14 ans d’ancienneté à la brigade anticriminalité (BAC), a souhaité à son arrivée dans le box faire des déclarations spontanées : “Je souhaite m’expliquer sur les faits”. Alors qu’il contestait jusqu’à présent avoir effectué un tir de LBD, il a déclaré jeudi matin : “J’ai pris la décision de faire usage de LBD à une reprise”.
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Il décrit la scène : “Nous avions reçu la consigne de rétablir l’ordre” et “j’ai vu deux individus capuchés” avec “plusieurs mouvements dont je ne pouvais pas déterminer la nature laissant penser qu’une altercation était en cours”. À un moment, il raconte avoir vu l’un sortir de la pénombre et pense qu’il est porteur d’un projectile. C’est à ce moment-là qu’il décide de tirer, une fois, soutient-il. “J’ai vu que tout le monde était debout” et “évidemment que si une personne avait été inconsciente au sol ou présentant des blessures graves, il aurait été immédiatement pris en charge”, a-t-il insisté. “Est-ce que ce tir a impacté Hedi ?”, s’est demandé ensuite son avocat Me Pierre Gassend : “rien ne [le] prouve”.
L’avocat général a ensuite requis le maintien en détention provisoire du policier, au moins jusqu’à un interrogatoire prévu le 30 août. Même si l’avocat général estime que les déclarations du policier donnent “une perspective”, le risque de “concertation frauduleuse” est à prendre en compte, et la détention provisoire est requise afin de “préserver l’information jusqu’à l’interrogatoire”.
Hedi, 22 ans, a dû subir une amputation partielle de son crâne après un tir de LBD et des coups reçus alors qu’il était déjà blessé.