Un collectif féministe appelle à une soirée de boycott des bars et à une manifestation vendredi 12 novembre à Bruxelles, jugeant que la question des agressions sexuelles dans ces lieux de sortie n’est pas assez prise au sérieux, selon un communiqué diffusé ce lundi.
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À l’origine du hashtag #Balancetonbar, qui suscite depuis un mois sur Instagram une vague de témoignages de victimes d’agressions, ces militantes interpellent dans un courrier les 19 bourgmestres (maires) de la région de Bruxelles. Elles demandent le soutien du monde judiciaire et du milieu de la nuit pour lutter contre ce qu’elles présentent comme des “violences sexuelles systémiques” dans les bars et clubs de la capitale belge.
“Nous exigeons de vivre sans le poids d’être en danger perpétuellement et en tous lieux. Nous voulons un changement radical et immédiat, car ce fléau sévit depuis de trop nombreux siècles et nous ne pouvons plus le tolérer”, écrit dans cette lettre le collectif baptisé Union féministe inclusive autogérée (Ufia), mêlant associations et activistes défendant les femmes et les minorités de genre (LGBTQIA+).
Les autorités doivent notamment pouvoir “identifier, ficher et sanctionner systématiquement les établissements et membres du personnel problématiques” dès qu’un signalement de violences sexuelles leur est fourni, estime l’Ufia.
Barman ou membre du personnel
Quant à l’appel au boycott pour vendredi, il est justifié ainsi dans une vidéo où une membre du collectif s’adresse, visage caché, à un patron de bar : “La seule manière de te faire réagir est de toucher à ton précieux porte-monnaie.” Le rassemblement est prévu à 20 heures dans le centre de Bruxelles.
Ce mouvement, qui a essaimé en France, est né au début de l’automne en Belgique, quand ont été rendus publics plusieurs cas d’agressions contre des femmes dans deux bars d’un quartier étudiant d’Ixelles, non loin du campus de l’université libre de Bruxelles.
Certaines femmes soupçonnent leur agresseur présumé, barman ou membre du personnel, de les avoir droguées à leur insu avant de passer à l’acte. Plusieurs plaintes ont été déposées, a indiqué le mois dernier le parquet de Bruxelles, qui a ouvert une enquête. Sollicité lundi par l’AFP, le parquet a refusé de s’exprimer sur les investigations en cours.
Comme pour chaque plainte concernant des infractions sexuelles, les enquêteurs travaillent de manière “approfondie et minutieuse” en respectant la présomption d’innocence du ou des suspects, s’était justifié le parquet dans un communiqué le 20 octobre. La justice était alors déjà accusée de ne pas traiter les plaintes suffisamment sérieusement.
Konbini news avec AFP