Une enquête pour “viol” et “agression sexuelle” a été ouverte à l’encontre de Nicolas Bedos, selon Mediapart

Une enquête pour “viol” et “agression sexuelle” a été ouverte à l’encontre de Nicolas Bedos, selon Mediapart

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Photo by JULIEN DE ROSA / AFP

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Par Konbini

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Quatre femmes témoignent.

D’après les sources de Mediapart, le cinéaste Nicolas Bedos est visé par une enquête préliminaire, ouverte ce 5 juillet par le Parquet de Paris, qui recouvre trois procédures — une pour “viol et agression sexuelle”, et deux pour “agression sexuelle” — après le signalement de plusieurs femmes.

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Le site d’investigation a recueilli les récits de quatre femmes qui ont croisé la route du réalisateur, en soirée ou dans un cadre plus privé, et qui rapportent des comportements et des propos violents, des agressions sexuelles et même, pour l’une d’elles, un viol.

Cette dernière, comédienne et scénariste aujourd’hui âgée de 50 ans, qui avait des liens amicaux et professionnels avec Nicolas Bedos, raconte s’être rendue à son domicile en 1999, après une soirée avec des amis. Ce dernier aurait insisté pour qu’elle vienne dans sa chambre et, devant son refus, l’aurait “attrapée à la gorge, plaquée contre le mur” en lui disant : “Tu te prends pour qui, t’es pas Catherine Deneuve !”. Elle aurait ensuite cédé, en état de sidération : “D’un coup, son visage avait changé, il y avait un mépris dans sa voix, du dégoût presque, j’étais dans un état de terreur, incapable d’articuler un mot”. Elle décrit ensuite un viol et, en rentrant chez elle, affirme avoir “pleuré tout le long du chemin, sans dire un mot”.

Les autres témoignages révélés par Mediapart évoquent des agressions sexuelles, comme cette amie proche, qui fait état d’un “comportement déplacé et violent” à son égard. Elle l’aurait confronté un peu plus tard : “Son excuse a été l’alcool, il ne se souvenait de rien… […] Pour moi, cela relève plus du modus operandi que de ‘l’excuse'”.

Mediapart revient notamment sur les propos polémiques, misogynes et parfois agressifs que le réalisateur a tenus publiquement, en particulier depuis l’émergence du mouvement #MeToo, qu’il perçoit comme “un système nauséabond”, où une “meute” réclame chaque jour “son lot d’accusations”. Outre cette nouvelle enquête préliminaire qui le vise, Nicolas Bedos doit comparaître, en février 2024, devant le tribunal correctionnel pour des faits d’“agression sexuelle en état d’ivresse” après qu’une femme a déposé plainte le 12 juin dernier.

Contactée par Mediapart, l’avocate de Nicolas Bedos Me Julia Minkowski n’a pas souhaité commenter l’enquête en cours. Le cinéaste bénéficie de la présomption d’innocence.

L’enquête complète de Mediapart est à lire ici.