Pour celles et ceux qui ne le connaissent pas, Dylan Thiry est un ancien candidat de l’émission Koh-Lanta et influenceur aux 1,6 million d’abonné·e·s sur Instagram. Ces dernières années, il se présente aux quatre coins du monde via ses réseaux sociaux en pleines missions humanitaires, notamment au Sénégal, au Mali ou à Madagascar.
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Sauf que cette semaine, Dylan Thiry s’est retrouvé être la cible d’accusations du rappeur Booba, très actif sur Twitter dans le rôle du justicier digital à la traque de ce qu’il appelle les “influvoleurs” (influenceurs voleurs). Dans plusieurs vidéos et enregistrements audio partagés par le rappeur, l’influenceur Dylan Thiry semble aborder ses activités de proxénétisme, mais également de trafic d’enfants. Des révélations qui ont éveillé l’attention du monde politique.
Un “arnaqueur” notoire
Déjà en 2020, Dylan Thiry et son ancienne compagne Fidji Ruiz se retrouvent accusés de fraude pour leur société 21pods d’écouteurs sans fil. Comme le révèle une vidéo bien détaillée du youtubeur Le Radis Irradié, la société du couple d’influenceurs revendait simplement des écouteurs sans fil d’une autre marque à une somme bien plus élevée. Certains clients n’ont même jamais reçu les fameux écouteurs, et demandent aujourd’hui encore un remboursement. Dans une récente interview pour le youtubeur Sam Zirah, Dylan Thiry a assumé l’affaire des écouteurs sans fil.
Ses activités humanitaires, largement relayées sur ses réseaux sociaux, se sont également vues suspectées de fraude, notamment suite à la création de sa propre association caritative Pour nos enfants, dont les dons récoltés (des centaines de milliers d’euros) à travers les différentes cagnottes publiques n’auraient jamais servi aux missions humanitaires promues. Suite à plusieurs actions d’internautes, soutenues par le Collectif AVI (d’Aide aux Victimes d’Influenceurs), l’association a finalement été dissoute en novembre 2022.
Proxénétisme digital
Depuis quelques années, le rappeur Booba, très actif sur Twitter (pour le meilleur et pour le pire) mène un combat acharné contre le phénomène des “influvoleurs”, et notamment contre l’agente Magali Berdah, à la tête de Shauna Events, agence d’influence. Dans de récents posts, Booba dévoile des enregistrements sonores qui semblent mettre en cause Dylan Thiry dans des affaires de proxénétisme digital (via la plateforme MYM) mais également de trafic d’enfants.
Les accusations relatives au proxénétisme découlent d’un enregistrement sonore dans lequel l’influenceur de 28 ans aborde un projet de gestion de comptes MYM pour des jeunes femmes de Dubaï. La plateforme MYM permet à des personnalités de tout milieu de proposer du contenu exclusif et privé (souvent pornographique) à une communauté sous réserve d’abonnement payant.
“La p**e, on la recrute et on lui fait faire un MYM. Elle fait tout ce qu’on peut imaginer sur MYM : doigt dans la ch****, écarter les jambes, photos sexy, tout ça […] Moi, j’ai une équipe derrière qui fait monter son MYM directement à 600, 700 000 abonnés. La meuf va peut-être nous rapporter 60 000 euros et on lui donne 20 % de ce qu’elle rapporte.”
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Dylan Thiry s’est défendu de ces accusations, soulignant que le projet lui a en effet été proposé, mais qu’il l’a refusé. Un autre enregistrement sonore partagé par Booba corrobore la défense de Dylan Thiry. On peut y entendre l’influenceur confier :
“C’est vrai que je me suis posé la question d’être mac sur MYM. Quand tu te remets en question, tu imagines la maman de la fille ? Du coup, je ne l’ai pas fait. Mais c’est une chose à laquelle j’ai pensé. C’est grave. Tu te poses la question : est-ce que je ne ferais pas du proxénétisme ? Tu vois, je vendrais le corps des femmes en photos.”
Trafic d’enfants
Dans une autre publication du rappeur, Dylan Thiry est confronté à des accusations de trafic d’enfants, notamment à Madagascar où il s’est rendu pour ses “missions humanitaires”. On y entend (supposément) Dylan Thiry affirmer que pour une somme allant de 50 000 à 100 000 euros, il peut venir en aide à certains couples qui souhaitent “adopter” au Sénégal, et notamment le couple d’influenceurs Jazz Correia et son mari Laurent, qui l’auraient apparemment contacté dans le cadre d’un projet d’adoption.
“Je leur dis : ‘Venez à Madagascar’ et ils me donnent 100 K et moi, je fais tout pour eux pour qu’ils puissent adopter et, du coup, sauver un enfant. Dis-moi ce que tu en penses. Ça permet de prendre un gros billet, mais aussi, ça sauve un enfant, tu vois. Ce sont ces deux trucs-là qui sont positifs.”
Dans un autre enregistrement audio, on entendrait Dylan Thiry énoncer la procédure frauduleuse qui lui permettrait de faire passer un enfant d’un pays à un autre, le tout de façon illégale.
“Je peux prendre le passeport de n’importe quel pote à moi qui a une fille noire, parce qu’ils sont noirs à Madagascar, noire, métisse, peu importe. Lui, il va faire une déclaration de perte et, en fait, avec ce passeport, c’est comme si j’étais arrivé avec elle à Madagascar et que je repars avec elle en Europe. Ils regardent la photo, mais vite fait, tu vois ce que je veux dire ?”
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La justice saisie
Dans la foulée des révélations de Booba, les députés La République en Marche Arthur Delaporte et Stéphane Vojetta ont annoncé sur Twitter avoir saisi la procureure de la République de Paris, notamment au vu de la gravité des faits reprochés.
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