Alors que cette année l’Europe a fait l’expérience particulièrement rude du réchauffement climatique, une étude révèle que ses citoyens ont tout intérêt à s’habituer à ces épisodes de canicule.
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Des chercheurs suisses de l’École polytechnique fédérale de Zurich ont fait des projections dans pas moins de 520 métropoles, afin d’estimer les températures qu’il nous faudra affronter en 2050, comme le rapporte Courrier international.
“Nous avons voulu aider les gens à visualiser l’impact du changement climatique dans leur propre ville et dans le cours de leur vie. Trop abstraits, les rapports sur la question ne parviennent pas à refléter correctement l’urgence“, a expliqué Jean-François Bastin l’un de ses auteurs, interrogé par le Financial Times.
Et il faut bien reconnaître que c’est efficace. Lorsqu’on apprend que d’ici 30 ans il fera aussi chaud à Londres qu’à Barcelone par exemple, on prend conscience de l’ampleur de la menace. Il fera donc 2 °C de plus, en moyenne, dans la capitale britannique.
Le premier enseignement de cette étude, c’est que la plupart des grandes villes vont voir leur mercure grimper. 80 % d’entre elles devraient assister à une évolution radicale de leur climat.
L’autre enseignement, c’est que plus on est au nord, plus ces changements seront impressionnants. Courrier international précise ainsi que les villes “situées dans l’hémisphère nord enregistreront en 2050 des températures comparables à celles qui caractérisent aujourd’hui des métropoles situées 1 000 kilomètres plus au sud.”
À quoi doit-on s’attendre en France ?
En 2050 il fera donc aussi chaud à Paris et à Lyon qu’à Canberra en Australie. Les températures auront augmenté de pratiquement 2 °C. S’agissant du mois le plus chaud, la température maximale devrait s’accroître de quelque 6 °C par rapport à ce qu’on connaît aujourd’hui.
À Marseille, il fera aussi chaud qu’à Alger, avec des températures annuelles supérieures d’1,3°C en moyenne. Des villes comme Nice ou Monaco quant à elles devront s’habituer à des températures comparables à celles de Rome aujourd’hui.
Quid de nos voisins européens ? Si on en croit la carte interactive élaborée par les chercheurs suisses, ça va faire très mal en Europe de l’Est, où des villes comme Budapest, Vienne ou Bratislava vont gagner près de 7 °C pendant leur mois le plus chaud.
Ces écarts de températures pourraient avoir des conséquences désastreuses, notamment pour les villes situées sous les tropiques comme Singapour ou Jakarta, qui devraient enregistrer des épisodes d’inondations suivies de sécheresse, de plus en plus fréquents.
D’autant que ces résultats se basent sur des prédictions dites “optimistes”. C’est-à-dire que ce scénario a été élaboré partant du principe que les États allaient parvenir aux objectifs fixés par l’Accord de Paris, et donc limiter le réchauffement climatique global en dessous de 2 °C.