“On s’oriente vers plus de 180 jours d’ITT (incapacité temporaire de travail)”, a déclaré Me Caroline Toby, son avocate, “compte tenu de ses séquelles physiques et du retentissement psychologique constatés par ses médecins”, dont elle a remis les certificats aux magistrats instructeurs.
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Placé en garde à vue le jour des faits avant qu’une vidéo ne révèle les violences qu’il a subies dans un studio du XVIIe arrondissement de Paris, Michel Zecler s’était vu accorder six jours d’ITT par le service d’unité médico-judiciaire (UMJ).
Le jour de la mise en examen des policiers, le procureur de Paris avait annoncé qu’une expertise judiciaire devrait réévaluer cette incapacité, utilisée au pénal pour déterminer la gravité des faits et au civil pour fixer des dommages et intérêts.
“Son tendon” au biceps gauche “a été sectionné et a dû être refixé avec une broche en titane qu’il gardera à vie”, a souligné Me Toby, au côté de son client, le bras en écharpe soutenu par une attelle.
Son audition, qui a duré plus de trois heures vendredi 18 décembre au matin en présence des trois juges chargés de l’enquête, “a permis de confirmer que Michel Zecler a subi des violences illégitimes dans un lieu privé, accompagnées de propos racistes”, a estimé Me Toby.
“Sans cette caméra” de surveillance de son studio de musique, “M. Zecler serait aujourd’hui en prison et non pas ici au tribunal comme victime. C’est une situation très difficile à vivre”, a ajouté l’avocate. Le producteur de musique n’a pas souhaité faire de déclarations.
Trois policiers ont été mis en examen le 29 novembre pour “violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique (PDAP)”, avec plusieurs circonstances aggravantes dont celle de racisme, et pour “faux en écriture publique” par PDAP, un crime passible des assises.
Un quatrième policier, soupçonné d’avoir jeté une grenade lacrymogène dans le studio de musique, a été mis en examen notamment pour “violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique”.
Deux de ces policiers sont depuis en détention provisoire, les deux autres ont été placés sous contrôle judiciaire.
L’affaire, intervenue sur fond de débat sur les violences policières, a connu un retentissement considérable, le chef de l’État Emmanuel Macron exprimant sa “honte” devant les faits reprochés aux policiers, qui ont été suspendus.
Konbini news avec AFP