Une enquête menée par Mediapart et SOS Racisme révèle que deux boîtes de nuit réputées du 16e arrondissement de Paris, L’Aquarium et L’Arc, pratiquent des tarifs d’entrée nettement plus élevés pour les clients noirs ou perçus comme d’origine maghrébine que pour les clients blancs.
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Lors d’une opération de testing organisée toute une nuit, Mediapart a pu suivre SOS Racisme et documenter la réalité subie par les groupes de personnes racisées à l’entrée des boîtes de nuit. En effet, certains clients devaient payer jusqu’à 180 euros pour entrer, contre seulement 20 euros pour des groupes de clients blancs. Des vidéos et enregistrements audio prouvent ces écarts tarifaires choquants, basés sur la couleur de peau.
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Ce type de pratique discriminatoire n’a rien de nouveau. Dès 2005, SOS Racisme avait dénoncé le “filtrage ethnique” systématique à l’entrée des boîtes de nuit parisiennes. En 2014, l’association avait également porté plainte contre cinq autres boîtes françaises, après avoir dénoncé des refus d’entrée ciblés. Face à ces nouvelles révélations, SOS Racisme demande à nouveau des sanctions contre les établissements fautifs pour cette “pratique raciste et scandaleuse”, et envisage des poursuites judiciaires.
Ces faits illustrent la réalité persistante du racisme, et ce, dans divers domaines, y compris les loisirs, l’emploi, le logement et la santé. Une opération plus large réalisée en 2019 dans huit pays européens a révélé que 20 % des boîtes de nuit testées en France pratiquaient également ce type de “filtrage ethnique”, soulignant ainsi la nécessité de mesures correctives.