Les crocodiles pourraient faire d’excellents baby-sitters

Les crocodiles pourraient faire d’excellents baby-sitters

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(© Unsplash)

Une étude montre que les reptiles seraient capables de percevoir la détresse des bébés.

Des chercheurs français de Lyon et de Saint-Étienne ont établi que les crocodiles étaient capables de percevoir la détresse dans des cris de bébés singes ou humains malgré le fort éloignement de ces espèces, dans une étude publiée par le journal de la Royal Society.

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A l’aide d’échantillons sonores de cris de bébés humains, bonobos et chimpanzés, diffusés vers des bassins de nombreux crocodiles du Nil dans un parc zoologique d’Agadir au Maroc, les chercheurs ont constaté que les reptiles sont davantage attirés par ces cris lorsqu’ils sont emprunts de détresse.

L’idée au départ était de se pencher sur l’universalité des caractéristiques de détresse dans les cris des animaux, mais au cours de leur étude, les chercheurs se sont aperçus que “les paramètres acoustiques pour juger de la détresse étaient plus pertinents chez les crocodiles” que chez l’homme.

“L’expérience a montré que les crocodiles identifient parfaitement la détresse dans des cris de bébés singes ou humains, mais aussi que plus les cris contiennent de la détresse, plus les reptiles réagissent”, explique à l’AFP Nicolas Grimault. Directeur de recherches au laboratoire Cognition auditive et psychoacoustique (CRNL, CNRS, Inserm, Université Lyon 1), il est l’un des principaux auteurs de cette étude menée par des chercheurs français, publiée le 9 août dernier par le journal de la Royal Society, spécialisé dans la recherche biologique.

“Les crocodiles se basent sur des critères de rugosité, de chaos dans le cri, ce qui est plus pertinent que le critère sur lequel se basent les humains, qui est la hauteur du son”, poursuit-il. Pour le chercheur, cette acuité peut s’expliquer par le fait que les crocodiles sont des animaux à sang froid très économes de leurs mouvements et opportunistes, à la recherche de proies en situation de faiblesse. “Plus un animal est en détresse, plus c’est une proie facile”, explique M. Grimault.