Sur sa chaîne YouTube, Simon Puech a récemment mis en ligne un reportage d’une trentaine de minutes qui se tient en Afghanistan, avec “une narration un peu différente, d’une manière un peu moins formelle que ce qu’on pourrait retrouver dans des médias traditionnels”.
“On entend un bruit d’AK qui vient taper contre la fenêtre”
Il s’est rendu à Kaboul et a décrit une ville “très embouteillée”. Alors qu’il est à l’arrêt, un homme armé vient taper contre la fenêtre du véhicule. “C’est un taliban qui pète un plomb parce qu’il a l’impression qu’on a filmé quelque chose alors que je faisais mes réglages caméra”, nous a-t-il expliqué.
“On s’est rendu compte que dès que tu voulais filmer quelque chose, il fallait surtout t’assurer qu’eux étaient OK, même si tu as les autorisations de travail”, a assuré Simon Puech. Parce que oui, il avait pourtant obtenu ces autorisations : “Une fois que tu arrives là-bas, tu as le ministère des Affaires étrangères taliban qui te regarde, prend ta carte de presse, vérifie que tu es bien en droit, que tu as bien eu le visa comme il faut, et après, ils te donnent les autorisations.”
“L’interview démarre, fais vite”
Lors de son reportage dans le pays, Simon Puech a interviewé deux avocates et un juge, “qui opéraient sous l’ancien régime, sous l’ancien gouvernement, donc aujourd’hui, ils sont pas mal recherchés par les talibans”. Ils se sont donné rendez-vous dans un restaurant, réservé plus tôt par son fixeur : “Tu as ce moment où tu as ton fixeur qui te regarde et qui te dit : ‘Bon, maintenant, l’interview démarre, fais vite. On n’est pas censés être là.'”
“L’émirat est heureux lorsqu’une femme porte la burqa et mendie dans la rue. Ils en sont fiers, mais si une femme s’éduque ou travaille et gagne dignement son argent pour elle et sa famille, alors c’est une honte et elle doit s’abstenir”, a témoigné l’une des deux avocates.
Simon Puech a également pu poser des questions à Zabihullah Mujahid, “le porte-parole des talibans depuis longtemps maintenant”. Parmi ses rencontres fortes, il nous a aussi parlé de Freshta, qui donne gratuitement des cours de soutien scolaire aux enfants de la région.