Le “Viagra des Incas”, le trafic des grenouilles aphrodisiaques au Pérou

Le “Viagra des Incas”, le trafic des grenouilles aphrodisiaques au Pérou

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Titicaca water frog, Prague Zoo, Petr Hamerník / Wikipedia Commons

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Par Pierre Bazin

Publié le , modifié le

Le trafic est illégal et les autorités péruviennes luttent quotidiennement contre.

Les autorités péruviennes ont annoncé jeudi la saisie de centaines de grenouilles du lac Titicaca, une espèce en voie de disparition, illégalement capturées pour leurs prétendues vertus aphrodisiaques.

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Le Service national des forêts et de la faune a indiqué avoir découvert 390 grenouilles mortes à l’intérieur d’un camion dans la région de Puno, sur les rives de l’immense lac à 3 810 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans les Andes, à la frontière du Pérou et de la Bolivie.

La cargaison était destinée à Lima, la capitale péruvienne, où cette espèce de grenouilles se négocie car elle est censée stimuler la libido.

Certains guérisseurs traditionnels préparent un breuvage à base d’extrait de grenouille qu’ils appellent le “Viagra des Incas”, du nom de la civilisation qui régnait sur un vaste empire sud-américain aux XVe et XVIe siècles. Cette décoction est également réputée pour ses nombreuses propriétés médicinales.

La grenouille du lac Titicaca (Telmatobius culeus), l’une des plus grandes espèces de grenouilles aquatiques au monde, est originaire du Pérou et d’une partie de la Bolivie.

Au cours des 15 dernières années, sa population, qui figure depuis 2019 sur la liste des espèces menacées d’extinction, a diminué d’environ 80 % en raison du trafic, du changement climatique et de la pollution.

Le trafic d’espèces sauvages est un crime passible d’amendes de plus de 14 500 dollars au Pérou, soit plus de 50 fois le salaire mensuel minimum.