Depuis le 24 juillet dernier, les thérapies de conversion sont officiellement interdites dans la ville de Mexico, qui est une “entité fédérative à part entière“, rappelle Libération. Son statut un peu particulier la place entre la ville et l’État, selon la Constitution mexicaine. C’est un message fort envoyé au reste du pays.
Pour rappel, les thérapies de conversion ont pour but de changer l’orientation sexuelle d’une personne, pour qu’elle devienne hétérosexuelle. Elles partent du principe que l’homosexualité est une “maladie” que l’on pourrait guérir. Elles peuvent aller du simple entretien sous forme de discussion aux électrochocs.
Désormais, le fait d’administrer des traitements violents dans le but de changer l’orientation sexuelle d’une personne est passible de 5 ans de prison et d’heures de travaux d’intérêt général dans la ville de Mexico.
Portée par le député LGBT de la majorité gouvernementale Temístocles Villanueva, le texte interdit les “séances psychologiques, psychiatriques” et les “méthodes visant à annuler, empêcher, modifier ou porter atteinte à l’expression de genre ou l’identité de genre, ainsi que changer l’orientation sexuelle d’une personne”, précise la traduction de Libération. Il a été voté à 49 voix contre 9.
5 députés se sont abstenus, détaille le quotidien espagnol El País. “Il n’y a rien à guérir, l’homosexualité n’est pas une maladie, nous ne sommes pas malades”, a déclaré le député porteur de l’initiative.
À ce jour, très peu d’endroits dans le monde ont officiellement interdit cette pratique barbare. On peut citer Malte, l’Albanie, l’Allemagne (pour les mineurs uniquement), le Brésil, une vingtaine d’États américains et quelques provinces canadiennes, comme le rappelle Libération.
En octobre dernier, nous recevions Kailey Rise, un jeune français qui a été victime de thérapies de conversion dès l’âge de 7 ans. Il nous racontait comment ses parents ont cherché à “l’exorciser”.
En 2018, le Parlement européen s’est prononcé en faveur de l’interdiction des thérapies de conversion. Pour autant, aucune interdiction n’a officiellement été mise en place dans l’immense majorité des pays européens, y compris en France.