La France lance une vaccination “généralisée” des adolescents contre le papillomavirus

La France lance une vaccination “généralisée” des adolescents contre le papillomavirus

Image :

© Stéphane Mahe/AFP

Une vaccination gratuite annoncée par Emmanuel Macron.

Le président français Emmanuel Macron a annoncé mardi une vaccination gratuite “généralisée” des adolescents dans les collèges afin d’éradiquer le papillomavirus, responsable chaque année de plus de 6 000 cas de cancers en France.

À voir aussi sur Konbini

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces cancers seraient totalement éliminables grâce au dépistage et à la vaccination. Une vaccination généralisée “permet d’éviter beaucoup de cancers”, a fait valoir Emmanuel Macron alors que la couverture vaccinale contre le papillomavirus en France est l’une des plus faibles d’Europe.

Ce virus, qui touche une grande majorité des personnes sexuellement actives, est à l’origine de diverses infections de la peau et des muqueuses. Si le papillomavirus est souvent bénin, l’infection peut persister et aboutir à des lésions précancéreuses puis à un cancer.

Sur les 6 000 cancers attribuables à une telle infection chaque année en France, une majorité concerne le col de l’utérus, le reste affectant l’anus, la sphère ORL, la vulve, le vagin ou le pénis. La vaccination est recommandée pour les filles et les garçons entre 11 et 14 ans. Elle peut également être proposée en rattrapage jusqu’à l’âge de 19 ans et reste possible jusqu’à 26 ans pour les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes. Lorsqu’elle est effectuée avant le début de la vie sexuelle, la protection conférée par le vaccin contre les virus est proche de 100 %.

En Australie, grâce à la vaccination, le taux de personnes infectées est passé de 22,7 % en 2005-2007 à 1,5 % en 2015 chez les jeunes femmes de 18-24 ans. Les prévisions envisagent une éradication du cancer du col de l’utérus d’ici quinze ans. En France, à fin 2021, 37,4 % des jeunes filles de 16 ans avaient reçu deux doses de vaccin, et chez les garçons, 6 % avaient reçu une dose à 15 ans, selon des chiffres officiels.

En Finlande, Suède, Hongrie, Norvège, Espagne ou au Royaume-Uni, le taux de vaccination des adolescentes dépasse les 70 %. Contrairement à d’autres pays, la vaccination en France contre le papillomavirus repose sur une décision de l’adolescent ou de ses parents de prendre un rendez-vous avec un médecin.

Selon Sophie Vaux, coordinatrice de programme au sein de l’organisme Santé publique France, “une prise en charge par la médecine scolaire pourrait permettre d’augmenter les couvertures vaccinales” en France, “comme cela a été observé en Australie, au Canada, en Finlande, en Norvège ou en Écosse”.