“C’est une vraie pathologie”, affirme la psychiatre. La dépression n’est pas à prendre à la légère. Il s’agit d’une maladie, c’est même la première cause de handicap au monde selon l’OMS. “En mai 2020, 13,5 % des personnes âgées de 15 ans ou plus vivant en France déclarent des symptômes évocateurs d’un état dépressif”, rappelle le site du gouvernement.
Évidemment, la pandémie est passée par là. “22,0 % des jeunes de cette tranche d’âge déclarent ainsi des problèmes de ce type en mai 2020, contre 10,1 % en 2019 et 4,2 % en 2014.” L’écart est flagrant. La dépression peut toucher aussi bien les ados que les enfants, au même titre que les adultes.
Alors, comment la reconnaître ? Il faut manifester un trouble de l’humeur, de l’anhédonie, c’est-à-dire ne plus avoir envie de rien faire, un trouble de l’alimentation, du sommeil, un trouble psychomoteur, une grosse fatigue, de la culpabilité, ne plus réussir à se concentrer longtemps, et enfin, avoir des idées noires, des idées suicidaires. “La définition de la dépression, ce sont au moins cinq de ces neuf symptômes avec au moins le trouble de l’humeur et l’anhédonie privative de plaisir”, explique la spécialiste.
“Dire à un dépressif : ‘Il faut que tu te bouges’, c’est contre-productif”
Lorsque la dépression s’installe, mieux vaut être bien entouré·e, mais attention à ce que l’entourage ne brusque pas la personne en phase de guérison. “Au bout de quelques mois, l’entourage ne comprend plus de quoi on parle. La famille, les proches, peuvent dire : ‘Secoue-toi, bouge-toi.’ Quand on dit à un dépressif, ‘il faut que tu te bouges’, c’est comme dire à quelqu’un qui n’a plus de jambes : ‘Lève-toi et marche.’ Ça n’est pas une question de volonté.” Cela devient alors culpabilisant pour la personne concernée. À savoir que “le fait de prendre soin de soi, il y a déjà 12 % d’effets positifs”, précise Christine Barois.
Mieux vaut demander de l’aide à un·e psychiatre qui pourra prescrire un traitement, inévitable lorsque la personne concernée a des idées noires, suicidaires. Il faut donc bien distinguer anxiolytiques et antidépresseurs. “Les anxiolytiques peuvent avoir mauvaise réputation parce qu’on peut avoir une accoutumance, il faut monter la dose, et il peut y avoir un syndrome de sevrage assez brutal. En revanche, pour les antidépresseurs, on sait qu’il n’y a pas d’accoutumance. […] Surtout, il faut dire au patient qu’on va diminuer le traitement de manière progressive, au bout de six mois.” La psychiatre l’assure, faire une dépression, ce n’est pas grave, et surtout, ça se soigne. Son format Simple en intégralité vidéo :