L’Union européenne aura épuisé, dès vendredi 10 mai, les ressources que la planète peut lui offrir pour l’année, alerte le WWF, relevant que ce “jour du dépassement” tombe un peu plus tôt chaque année.
À voir aussi sur Konbini
“À partir de vendredi, les Européens vivront à crédit. Cela signifie que si le monde entier vivait comme eux, l’humanité aurait consommé toutes les ressources naturelles que la planète peut renouveler en un an”, souligne l’association, qui publie ce rapport avec l’ONG Global Footprint Network, à deux semaines des élections européennes.
May 10, 2019, marks the date by which humanity would have exhausted nature’s annual budget if all people lived like EU residents, according to a new report by WWF and Global Footprint Network. #MoveTheDate https://t.co/kAhyIT2I6E pic.twitter.com/qnHd2C84yj
— Footprint Network (@EndOvershoot) 8 mai 2019
Pêche, agriculture, sylviculture, construction, empreinte carbone… : si l’humanité consommait autant que les Européens, elle aurait besoin de 2,8 planètes bleues, note le rapport. Alors que l’UE regroupe 7 % de la population mondiale, elle absorbe 20 % de la biocapacité de la Terre.
La situation ne cesse de se dégrader : en 1961, ce “jour du dépassement” tombait le 13 octobre. Même si les cas varient selon les régions : cette année, le Luxembourg a atteint ce cap dès mi-février, quand la Roumanie y sera mi-juin.
Chaque année, le jour du dépassement tombe plus tôt
C’est “un déficit que nous continuons de creuser d’année en année, en empruntant des ressources à la Terre, aux autres pays et aux générations futures”, déplore le WWF.
À l’échelle mondiale, les hommes consomment aussi largement au-delà des capacités de renouvellement des ressources, et chaque année le “jour du dépassement” tombe plus tôt. En 2018, c’était le 1er août, et en 1997, il arrivait fin septembre.
“Nous appelons les décideurs politiques à prendre des mesures à la hauteur des enjeux : des solutions existent, mais elles doivent être mises en œuvre dès maintenant !”, a appelé la navigatrice Isabelle Autissier, présidente du WWF France.
Parmi les actions prônées au niveau bruxellois, l’adoption d’une politique agricole commune “qui préserve les ressources naturelles et favorise l’emploi”, et un “plan contre la déforestation et la conversion des écosystèmes naturels”. L’ONG réclame aussi des règles de contrôle des flottes de pêche pour assurer la légalité et la durabilité des pratiques.