Fanny Vella, autrice et illustratrice du livre Et si on changeait d’angle ? publié aux éditions Leduc, nous a parlé de son tout premier dessin : “C’était une femme qui se réveillait en plein milieu de la nuit à cause d’un cauchemar et qui demandait à son conjoint de la consoler. Son conjoint lui disait : ‘Non, parce que si j’accepte de te consoler aujourd’hui, tu vas me le réclamer à chaque fois que tu en auras besoin.'”
Ces situations reflètent des “violences éducatives ordinaires”, des “petites injonctions qu’on va réclamer auprès des enfants et qu’on ne réclamerait pas forcément à un adulte”, nous a-t-elle expliqué.
Apprendre à dire “non”
Fanny Vella a également cité l’exemple d’une grosse réunion de famille et plus particulièrement du moment où, par exemple, il faut dire au revoir à un oncle que l’enfant connaît à peine.
“J’ai décidé de transposer cette situation. C’est une femme qui vient de rencontrer sa belle-famille, et cet oncle, qu’elle a l’air de très peu connaître, exige qu’elle lui fasse un gros bisou pour lui dire au revoir. Là, on a une situation qui nous met hyper mal à l’aise.”
Pour elle, il est primordial d’accepter le “non” d’un enfant pour “lui apprendre que, plus tard, si son ‘non’ n’est pas accepté, il n’est pas entendu, eh bien, ce n’est pas normal”.
Un rapport de force inversé
“Ce que je pourrais répondre aux gens qui ont peur que ce genre de contenus crée un rapport de force inversé où c’est l’enfant, du coup, qui devient le petit roi… Le propos n’est pas du tout de dire : ‘Laissez faire vos enfants.’ C’est qu’on respecte le ‘non’ de l’enfant.”
Pour elle, en étant plus à l’écoute des besoins de son enfant, “plutôt que d’en faire un petit démon, on va, au contraire, créer une forme d’empathie chez lui, parce qu’en fait, à se sentir écouté, il aura peut-être plus la disponibilité d’écouter la personne en face de lui”.