Grèce : l’eurodéputé Damien Carême interdit d’entrer dans le camp de réfugiés de Samos

Grèce : l’eurodéputé Damien Carême interdit d’entrer dans le camp de réfugiés de Samos

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© Twitter / Damien Carême

Il était accompagné de notre équipe, qui a aussi fini au poste de police.

Le problème des réfugiés, Damien Carême le connaît bien. Avant de devenir député européen, il était maire de la ville de Grande-Synthe. Avec Calais, c’est la commune française qui a accueilli le plus de réfugiés au pic de la crise migratoire de 2015. C’est à lui qu’on doit notamment le système d’hébergements dans des cabanes en bois.

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Jeudi 31 octobre, notre équipe accompagnait l’eurodéputé écologiste en Grèce pour visiter le camp de réfugiés de Samos, une île dans le sud-est du pays. Depuis quatre ans, les réfugiés n’ont jamais cessé d’affluer sur les côtes grecques.

Samos est ce qu’on appelait à l’époque un “hotspot”. C’est un centre chargé d’identifier les nouveaux arrivants, et de séparer les demandeurs d’asile des migrants économiques. Il y a neuf camps de ce type dans l’Union européenne, dont cinq en Grèce.

C’est pour se rendre compte de la situation dans ces camps oubliés par les dirigeants européens que Damien Carême a fait le déplacement jusqu’à Samos.

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“La capacité du camp, c’est 650 personnes et il y a à peu près de 5 000 personnes ici en attente”, constate l’eurodéputé devant les tentes installées autour du camp plein à craquer. “Il n’y a pas d’accès à des sanitaires, il n’y a pas d’accès à des douches, il n’y a pas d’accès à de la nourriture”, poursuit-il en contemplant l’immensité du camp.

Pourquoi Damien Carême et notre équipe ont-ils été empêchés de pénétrer dans le camp  ?

“L’équipe de Damien Carême avait obtenu l’autorisation de visiter le camp il y a plusieurs semaines”, raconte notre journaliste Anna Ravix, qui accompagnait l’élu. “Ce n’est qu’hier soir qu’on nous a dit qu’on ne pourrait pas rentrer dans le camp”, ajoute-t-elle.

Ce matin, ils ont décidé de braver l’interdit. Mais très vite, ils sont escortés jusqu’au poste de police, où ils resteront environ une heure et demie.

Samos n’est pas le seul camp de réfugiés qui fait honte aux autorités grecques. Un peu plus au nord, sur l’île de Lesbos, la situation dans le camp de Moria inquiète beaucoup les ONG.

Lorsque nous avions sollicité le gouvernement grec pour visiter ce camp, les autorités nous avaient opposé une fin de non-recevoir. Il est pourtant urgent de voir ce qui se cache réellement derrière les grilles de ces camps.

Comment en est-on arrivé à cette situation ?

Pour Damien Carême, il est urgent de réviser l’accord européen responsable de ce désastre et qui fait que seuls des pays du Sud sont aux prises avec cette crise :

“Tout ceci résulte de la ‘politique de confinement’, introduite par la ‘déclaration UE-Turquie’ de mars 2016. Cette politique force les personnes déplacées à rester sur les îles grecques, dans les hotspots de l’UE, jusqu’à ce que leur demande d’asile ait été évaluée.”