Gérard Collomb, ancien maire de Lyon et ancien ministre de Macron, est décédé samedi soir

Gérard Collomb, ancien maire de Lyon et ancien ministre de Macron, est décédé samedi soir

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(© JEFF PACHOUD / AFP)

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Par Arthur Cios

Publié le , modifié le

Il avait 76 ans.

L’ancien maire de Lyon Gérard Collomb, ex-ministre de l’Intérieur du premier gouvernement Macron, s’est “éteint paisiblement auprès des siens” samedi soir à l’âge de 76 ans, selon les mots de son épouse Caroline et le décès du baron lyonnais a suscité une pluie d’hommage

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Atteint d’un cancer à l’estomac, “il a souhaité, lorsqu’il est devenu évident que sa maladie ne pourrait être améliorée par un quelconque traitement anticancéreux, bénéficier d’une sédation profonde qui lui a permis de s’éteindre paisiblement auprès des siens” vers 21 heures samedi, a fait savoir Caroline Collomb dans un bref message à l’AFP.

Le président Macron et son épouse ont salué dans un communiqué “un ami cher”, “un maire qui voua ses talents exceptionnels de dialogue et d’imagination pour bâtir une ville à son image” et un “homme d’État qui incarnait l’ascension et l’autorité républicaines”.

Son état de santé s’était considérablement dégradé ces derniers jours et il avait été pris en charge par le service d’oncologie de l’hôpital de Lyon Sud. Son décès est intervenu “au cours d’une courte période de coma”, selon son épouse.

Né le 20 juin 1947 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), d’un père ouvrier-métallurgiste et syndicaliste CGT et d’une mère femme de ménage, Gérard Collomb est resté une des figures politiques emblématiques de la capitale des Gaules dont il a été le maire de 2001 à 2017 puis de 2018 à 2020 après un bref passage place Beauvau.

Élu maire en 2001 avec le soutien de Raymond Barre après deux tentatives infructueuses qui l’avaient laissé sur les bancs de l’opposition municipale, il avait quitté son poste pour devenir ministre de l’Intérieur et ministre d’État dans le gouvernement d’Édouard Philippe. Il fut en effet un “soutien de la première heure” et un “artisan de la victoire” remportée en 2017 par Emmanuel Macron, comme l’a rappelé le chef de l’État dans son message samedi.

Le Sénat lui a rendu hommage samedi soir en observant un moment de recueillement.

“Fidèle parmi les fidèles”

Affaibli politiquement par l’affaire Benalla “difficile à vivre”, selon lui, ce “fidèle parmi les fidèles” avait démissionné avec fracas en octobre 2018 pour reprendre ses fonctions à Lyon qu’il avait cédées à deux de ses lieutenants. Ces lieutenants partent en dissidence, son camp se déchire et lui-même cède à la colère — il n’a jamais supporté que l’on s’émancipe.

“Cette ville, j’ai mis vingt ans à la conquérir, vingt ans à la transformer, on ne la quitte pas comme ça”, dit-il en 2020 pendant une campagne électorale marquée par son alliance avec la droite entre les deux tours.

En froid avec la Macronie dont il dénonce le “manque d’humilité”, critiqué à gauche où on l’accuse de dérive droitière pour sa loi antiterroriste et son projet de loi asile/immigration, il se voit finalement repoussé sur les bancs de l’opposition municipale par les Verts qui remportent à la fois la mairie et la métropole, le véritable siège du pouvoir lyonnais.

Le baron lyonnais avait disparu de la scène politique locale depuis qu’il avait lui-même annoncé son cancer de l’estomac sur son compte X (ex-Twitter) le 16 septembre 2022, suscitant soutien et encouragements de la sphère politique lyonnaise.

À la tête de Lyon, cet ancien professeur agrégé de lettres classiques a transformé la ville avec l’aménagement des berges du Rhône, des quais de la Saône, la construction de l’éco-quartier de La Confluence, situé au sud de la ville. Les Lyonnais lui doivent également le Musée des Confluences et la “Skyline” de la ville avec les tours Incity et Oxygène, mais aussi Les Nuits sonores, festival musical incontournable de la scène électronique ainsi que les illuminations de la traditionnelle Fête des Lumières.

Il fut élu député du Rhône (1981-88) au moment de la vague rose portée par François Mitterrand. Il fut aussi maire du 9e arrondissement lyonnais (1995-2001), conseiller régional (1992-1999), sénateur (de 1999 à 2017 et un mois en 2018) et premier président de la Métropole lyonnaise (2015-2017).

Marié depuis 2001 à son épouse Caroline, il laisse cinq enfants dont trois de deux précédentes unions.

“Ses obsèques publiques seront célébrées mercredi à 11 h 00 à la cathédrale Saint-Jean”, a fait savoir Caroline Collomb en précisant que les détails “de l’hommage que pourront rendre les Lyonnais en allant se recueillir devant son cercueil” seront communiqués ultérieurement.