C’est une loi qui fait reculer un peu plus le droit à l’avortement aux États-Unis. L’Arkensas a promulgué un texte interdisant l’avortement, à la seule exception de “sauver la vie de la mère lors d’une urgence médicale”, a annoncé son gouverneur, Asa Hutchinson. Il a dit avoir ratifié cette loi en raison de ses “convictions sincères” contre l’avortement.
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Le texte ne doit pas entrer en vigueur avant l’été, et la puissante organisation de défense des droits civiques ACLU a d’ores et déjà annoncé qu’elle le contesterait en justice. L’Arkansas, État connu pour son conservatisme chrétien, espère ainsi pousser la Cour suprême des États-Unis à revenir sur son arrêt. Le temple du droit américain est ancré solidement à droite depuis la nomination par Donald Trump d’une juge conservatrice, Amy Coney Barrett, quelques jours avant sa défaite à la présidentielle.
L’accès à l’avortement, un droit encore fragile
“Le but de cette loi est de préparer le terrain pour que la Cour suprême annule la jurisprudence actuelle”, a indiqué sans détour le gouverneur de l’Arkansas, dans un communiqué. Avec cette loi, les opposants à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) espèrent pousser à un revirement de la Cour suprême des États-Unis qui, en 1973, a déclaré que les Américaines avaient un droit à avorter. Un tel revirement permettrait à chaque État de faire ce qu’il veut et augmenterait encore les inégalités territoriales.
L’avortement divise encore fortement la population américaine, avec une opposition toujours très vive notamment dans les milieux religieux. Depuis une vingtaine d’années, les États du sud et du centre du pays ont multiplié les textes de loi restrictifs sur l’avortement, imposant par exemple une largeur pour les couloirs menant aux blocs opératoires, contraignant de nombreuses cliniques à fermer leurs portes.
Aux États-Unis, l’Arkansas n’est pas le premier Etat à restreindre le droit à l’avortement. Cinq États – la Géorgie, l’Ohio, le Kentucky, le Mississippi et la Louisiane – ont adopté des lois qui interdisent l’avortement après environ six semaines de grossesse. En 2019, l’Alabama avait interdit l’avortement, même en cas de viol ou d’inceste, en l’assimilant à un homicide. Décision finalement retoquée par la Cour suprême fin 2019 en bloquant sa mise en application.
Konbini news avec AFP