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Les chercheurs parlent de “niche climatique”, pour désigner les conditions favorables qui ont permis à l’homme de prospérer ces 6 000 dernières années, qu’il s’agisse des températures ou des précipitations.
Si on se fie au travail d’une équipe de chercheurs chinois, européens et américains, il y a tout lieu d’en profiter, parce que ça ne va pas durer.
Dans 50 ans, un tiers de l’humanité sera confronté à une chaleur extrême. C’est en tout cas une partie de leurs conclusions, publiées lundi 4 mai dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences, sous le titre “Le Futur de la niche climatique des hommes”.
Grâce à leurs recherches, ces scientifiques ont constaté à quel point les hommes sont tributaires de cette niche climatique. En 6 000 ans d’existence, malgré une mobilité accrue et pléthore de technologies, les populations se sont toujours installées sensiblement aux mêmes endroits.
C’est-à-dire dans des zones où le climat est tempéré – la température moyenne tourne autour de 13 °C – propices à l’agriculture et à l’élevage.
Dans un scénario où les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, la moyenne de la température mondiale devrait s’élever de 3 °C d’ici à 2 100, rappelle CNN.
+ 7,5 °C
On connaît depuis longtemps ces projections. C’était d’ailleurs tout l’objet de la COP21, la première Conférence mondiale sur le climat, que de tenter de limiter à 2 °C la hausse des températures sur Terre.
Cinq ans plus tard, les chercheurs ne semblent pas rassurés. Si les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas, la température sur Terre va augmenter plus en quelques décennies que ces 6 000 dernières années.
Et évidemment, on ne sera pas tous touchés pareil. Certaines zones vont enregistrer une augmentation des températures bien supérieures aux 3 °C redoutés. Selon les auteurs de l’étude, la majorité des humains doit s’attendre à une augmentation de 7,5 °C.
Cela s’expliquerait par le fait que la croissance démographique se fera principalement dans les zones les plus chaudes, précise Le Monde.
Prenons l’exemple du désert du Sahara où il fait 29 °C en moyenne : ce type de conditions extrêmes ne concerne actuellement que 0,8 % de la planète. En 2070, cela pourrait atteindre 19 % des zones terrestres et donc devenir la réalité d’environ 3,5 milliards d’humains.
Selon l’étude, les zones les plus affectées seront l’Inde, le Nigeria, le Pakistan, l’Indonésie et le Soudan.
À noter que la France n’est pas concernée par de tels extrêmes, bien que les étés seront de plus en plus caniculaires.
Si ces projections se basent sur le pire scénario possible, selon les calculs des scientifiques, le nombre de personnes soumises à ces conditions extrêmes ne serait pas 3,5 milliards mais 1,5 milliard, si le réchauffement parvenait à être limité à 2 °C.