BDSM, monogamie et fluidité sexuelle : ce que veut vraiment la Gen Z dans son lit et dans sa vie

Plus de secrets

BDSM, monogamie et fluidité sexuelle : ce que veut vraiment la Gen Z dans son lit et dans sa vie

Image :

© HBO

photo de profil

Par Flavio Sillitti

Publié le

Une nouvelle étude nous apprend ce que les jeunes générations attendent du sexe et de la sexualité.

Que veut vraiment la Gen Z ? Né·e·s entre 1997 et 2012, les ados et adulescent·e·s de notre époque risquent la mise à nu avec cette nouvelle étude qui promet de les cerner, du moins sur le plan sexuel. Entre monogamie, rapports sexuels moins fréquents, fluidité de genre inédite et fantasmes BDSM, les jeunes d’aujourd’hui n’ont plus de secrets pour personne.

À voir aussi sur Konbini

Intitulé The State of Dating Report (“Rapport sur l’état du dating), le travail de recherche a été mené par l’application de rencontres Feeld et l’auteur doctorant en sexologie et psychologie Justin Lehmiller, de l’institut Kinsey — organisme spécialisé dans la recherche sexologique. L’objectif de la recherche était d’interroger les fantasmes et les désirs des utilisateur·rice·s de l’application Feeld. Au total, ce sont 3 310 personnes âgées de 18 à 75 ans et originaires de 71 pays différents qui ont été sondées pour mener aux résultats du rapport.

Gen Z, génération chamboule-tout

Comme l’introduit bien l’étude, la Génération Z est un groupe social intéressant pour questionner notre rapport commun à la sexualité, dans le sens où elle est “la première génération à avoir grandi dans un monde régi par la technologie, l’Internet et les médias sociaux”, mais aussi “dans un monde marqué par une instabilité sociale et politique”, tant de facteurs qui ont profondément chamboulé son rapport à soi et aux autres. Souvent taxée par les anciennes générations de “wokiste” ou de progressiste exacerbée, la Gen Z repenserait sans cesse son rapport à la sexualité notamment.

En comparant ses réponses avec les réponses données par les générations qui l’ont précédée, la Génération Z se dévoile donc plus que jamais dans cette étude qui révèle plusieurs choses et qui réserve plusieurs surprises.

Une préférence pour la monogamie

En matière de structure relationnelle, au risque d’en surprendre plus d’un·e, la Gen Z serait la génération la plus attachée au concept de monogamie exclusive. En effet, l’étude montre que 81 % de la Gen Z fantasme et idéalise la monogamie, tandis que 75 à 80 % des Boomers (1955-1964), Gen X (1965-1980) et Millennials (1981-1996) fantasment plutôt sur une relation ouverte de type polyamoureuse. Au-delà du fantasme, dans la pratique, c’est encore la Gen Z qui affirme le plus appliquer la monogamie (23 % d’entre elleux), tandis que la polygamie “éthique” est préférée par les Millennials et la Gen X et que l’amitié “avec bénéfice” est plutôt l’apanage des Boomers.

Alors que la culture pop nous bombarde d’idées reçues sur une Gen Z plus polygame que jamais, comment expliquer ces résultats ? Selon l’étude, l’attirance des anciennes générations pour des schémas non monogames résulte le plus souvent d’une vie “limitée” à la monogamie, à défaut d’autres modèles disponibles ou mis en avant dans les médias ou la pop culture par le passé. Avec les années, leur curiosité pour ces modèles alternatifs n’aurait donc fait que grandir, expliquant leur ”fascination” actuelle.

La Gen Z, elle, serait attirée par les modèles monogames pour la simple raison qu’elle n’a pas encore eu d’expérience tout court. En effet, l’étude souligne le fait que l’on dénombre un taux élevé de célibataires chez les jeunes adultes (la moitié de la Gen Z serait célibataire et n’aurait jamais connu d’engagement relationnel avec qui que ce soit), mais aussi une fréquence d’activité sexuelle assez basse. Ce serait donc le manque d’expérience qui conduirait les jeunes générations vers le modèle relationnel le plus “simple” et viable, à savoir la monogamie.

Une autre piste soulevée par l’étude est celle d’une tendance grandissante qui consisterait à “romantiser les relations et rôles traditionnels”. La complexité du dating digital conduirait de plus en plus de jeunes adultes à préférer la simplicité des pratiques traditionnelles de séduction” qui “nécessitent des intentions claires et de grands gestes démonstratifs indiquant clairement où en sont les choses. Il n’est donc pas surprenant qu’elles gagnent en popularité dans une époque aussi floue et incertaine que la nôtre”.

Une fluidité et des fantasmes sans précédent

Rassurez-vous, la Gen Z n’est pas non plus totalement chiante. Au contraire, selon l’étude, c’est même la plus curieuse de toutes les générations, avec un taux de 18 % de jeunes adultes qui s’estiment fluides au niveau de leur orientation sexuelle (ils et elles modifient régulièrement leur orientation sexuelle sur l’appli), contre 17 % chez les Millennials, 14 % chez la Gen X et seulement 3 % chez les Boomers.

Au niveau des fantasmes, 38 % de la Gen Z (et des Millennials également) avouent vouloir explorer d’autres horizons en matière d’orientation sexuelle, contre seulement 25 % pour la Gen Z et 10 % pour les Boomers. Selon l’étude, cela s’explique surtout par le fait que “la Génération Z est arrivée à l’âge adulte à une époque où le genre et la sexualité n’étaient plus considérés comme binaires. Aujourd’hui, il existe davantage de termes pour décrire votre genre et votre sexualité que jamais auparavant”.

Finalement, au niveau des kinks (qu’on peut traduire par pratiques ou jeux sexuels non conventionnels), c’est bien les jeunes adultes qui seraient les plus curieux selon l’étude, avec notamment 56 % de la Gen Z ayant des fantasmes liés au BDSM, contre 52 % des Millennials, 3 1 % de la Gen X et 12 % des Boomers. Cela s’expliquerait, selon le Dr Lehmiller, par le fait qu’aujourd’hui “les kinks sont abordés [et montrés] plus ouvertement que jamais”, dans la pop culture notamment (mais aussi dans le porno moderne), contrairement aux anciennes générations qui ont évolué avec une conception de ces kinks liée au secret et à la honte.

Le rapport complet est à découvrir juste ici.