Kamala Harris et Donald Trump ont tou·te·s les deux choisi le Texas ce vendredi 25 octobre, la première pour y parler du droit à l’avortement en compagnie de la superstar Beyoncé, qui a défendu le droit des femmes à contrôler leur corps, et le second pour y évoquer la crise migratoire. C’est une étape peu orthodoxe dans la dernière ligne droite de cette course très serrée avant l’élection du 5 novembre qui divise comme jamais les citoyen·ne·s.
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À Houston, c’est dans un stade de 22 000 places plein que Beyoncé, icône du féminisme dans la musique qui a donné à la campagne son hymne officiel avec sa chanson “Freedom” (“Liberté”), est montée sur scène, après des interventions de sa mère et de sa sœur.
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“Je ne suis pas ici en tant que célébrité, Je ne suis pas ici en tant que politicienne. Je suis ici en tant que mère”, a lancé la star de 43 ans. “Une mère qui s’inquiète du sort du monde dans lequel mes enfants et tous nos enfants vivent. Un monde dans lequel nous avons la liberté de contrôler nos corps”, a-t-elle ajouté avant d’appeler l’Amérique à entonner “à l’unisson” une “nouvelle chanson”.
Kamala Harris l’a chaleureusement remerciée sur scène, avant de mettre en garde l’audience : “Nous sommes à onze jours d’une élection qui décidera du futur de l’Amérique, dont la liberté de toutes les femmes à prendre des décisions pour leur corps.” La vice-présidente n’a aucune chance de l’emporter dans l’État conservateur du sud mais elle l’a choisi pour le symbole, le Texas ayant interdit l’IVG après que la Cour suprême a mis fin en 2022 à la protection fédérale de ce droit.
“Célébrités branchées”
Avant son intervention, une femme est venue témoigner sur scène avec son mari. Elle a raconté avoir failli perdre la vie car un avortement lui avait été refusé tant qu’elle n’était pas en danger de mort. Le gynécologue Todd Ivey, accompagné d’autres médecins, a enchaîné en rappelant qu’“à cause de Donald Trump”, il pourrait “être jeté en prison à vie pour fournir des soins” liés à la santé reproductive des femmes.
Donald Trump, 78 ans, se félicite régulièrement d’être à l’origine de la décision de la Cour suprême au travers de ses nominations de juges conservateurs. “Kamala est à une soirée dansante avec Beyoncé”, a raillé Donald Trump lors d’un meeting dans le Michigan.
“Je vais protéger les femmes et les familles”, a-t-il ajouté. “Je vais les protéger des criminels qui viennent depuis la frontière.” L’ex-président a de nouveau critiqué la “porosité” de la frontière sud des États-Unis. La veille, celui qui ne cesse de durcir sa rhétorique sur l’immigration avait estimé que les États-Unis étaient “devenus la poubelle du monde”.
Division hommes/femmes et dans les médias
Plus tôt dans la journée, au Texas, le septuagénaire avait enregistré un podcast avec Joe Rogan, un animateur particulièrement populaire chez les hommes et acquis à sa cause sur la plupart des sujets, retardant de plusieurs heures son meeting dans le Michigan.
Donald Trump y a évoqué son parcours, à grand renfort de digressions, mais a aussi parlé de son amour pour les sports de combat et de la santé des jeunes hommes et l’alimentation, des thèmes chers à son hôte. Donald Trump poursuit son offensive de campagne auprès des hommes, notamment les plus jeunes et ceux des classes populaires, que son discours macho attire de plus en plus.
Selon les sondages, le scrutin du 5 novembre prochain, serré à l’extrême, pourrait révéler une fracture plus béante que jamais entre les électrices, qui penchent traditionnellement du côté démocrate, et les hommes, davantage conservateurs.
Les dernières enquêtes d’opinion montrent toujours les deux prétendant·e·s à la Maison Blanche dans un mouchoir de poche dans les sept États pivots qui décideront de la victoire. Ils sont chacun à 48 % des intentions de vote, selon un sondage New York Times/Siena College.
L’élection fait aussi des remous dans les rédactions de la presse états-unienne : le prestigieux Washington Post, qui avait soutenu les candidats démocrates lors des quatre dernières élections, a créé la surprise en annonçant vendredi que, cette fois, il ne se prononcerait pas. Le directeur général du journal appartenant au milliardaire Jeff Bezos a invoqué un souci d’“indépendance”. Le New York Times avait annoncé soutenir Kamala Harris tandis que le New York Post, tabloïd conservateur appartenant au magnat Rupert Murdoch, a appelé vendredi à voter pour Donald Trump.