La forêt amazonienne est souvent qualifiée de “poumon vert de la planète” parce qu’elle absorbe à elle seule 14 % du CO2 atmosphérique mondial. Or, ce “poumon”, considéré comme vital par les scientifiques dans la lutte contre le réchauffement climatique, est en train de brûler.
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Entre janvier et août, 72 843 départs de feu ont été enregistrés au Brésil, contre 39 759 sur la totalité de l’année 2018, selon des chiffres de l’Institut national de recherche spatiale (INPE), et ces incendies ont été les plus nombreux dans les États occupés en totalité ou partiellement par la forêt amazonienne.
Ils ont pris une ampleur particulièrement spectaculaire au mois de juillet, détruisant des centaines d’hectares, et le désastre n’est pas terminé. Ce lundi 19 août, la mégalopole de Sao Paulo a été plongée dans l’obscurité pendant environ une heure après que des forts vents ont attiré la fumée de feux de forêts à l’œuvre dans les États d’Amazonas et de Rondonia, distants de plus de 2 700 kilomètres.
?Just a little alert to the world: the sky randomly turned dark today in São Paulo, and meteorologists believe it’s smoke from the fires burning *thousands* of kilometers away, in Rondônia or Paraguay. Imagine how much has to be burning to create that much smoke(!). SOS? pic.twitter.com/P1DrCzQO6x
— Shannon Sims (@shannongsims) August 20, 2019
#PrayforAmazonia
Sur Twitter, les internautes sont nombreux à exprimer leur émotion avec le hashtag #PrayforAmazonia et à reprocher au président brésilien, Jair Bolsonaro, de ne pas agir contre la déforestation, qui est la cause principale des incendies en Amazonie.
En effet, les feux de la région sont notamment provoqués par les défrichements par brûlis utilisés pour transformer des zones forestières en zones de culture et d’élevage, ou pour nettoyer des zones déjà déforestées. Et le phénomène s’accélère. Les données fournies par l’INPE montrent par exemple que la déforestation en juillet a été quasiment quatre fois supérieure au même mois de 2018.
This is the Brazilian environmental policy under president Bolsonaro. He doesn't care about life. The Amazon Rainforest's burning for about 3 weeks and nothing's been done. @BadAstronomer @azmoderate #PrayforAmazonia #PrayforRondonia pic.twitter.com/haIrQzFdk9
— olhaoalho (@olhaoalho) August 20, 2019
La déforestation en juillet quatre fois supérieure au même mois de 2018
L’Allemagne, puis la Norvège, ont donc décidé de bloquer les sommes qu’ils devaient verser (respectivement 35 et 30 millions d’euros) au Fonds de préservation de la forêt amazonienne jusqu’à ce que des signes d’une amélioration de la situation soient fournis.
Mais Jair Bolsonaro, ouvertement climatosceptique et grand défenseur de l’agriculture intensive, ne devrait pas se laisser impressionner. “La Norvège n’est-elle pas le pays dans lequel on tue les baleines dans le Pôle Nord ?”, a-t-il fait mine de s’interroger devant des journalistes avant de conseiller à Oslo : “Prenez cet argent et aidez Angela Merkel à reboiser l’Allemagne.”
“C’est la guerre à laquelle nous sommes confrontés”
Le président d’extrême droite a même insinué, ce mercredi 21 août, que des ONG pourraient avoir provoqué les feux qui affectent actuellement l’Amazonie afin d’“attirer l’attention contre (sa) personne, contre le gouvernement brésilien” : “C’est la guerre à laquelle nous sommes confrontés.”
Interrogé le mardi 20 août par l’AFP, le ministre de l’Environnement brésilien, Ricardo Salles, a affirmé avoir “mobilisé tous les effectifs des secouristes et tous les avions” de lutte contre les incendies, “désormais à pied d’œuvre avec les gouvernements régionaux”.