“Le témoignage qui nous a sans doute le plus marqués, c’est peut-être celui de Marie-Laure Eude-Delattre, une femme qui dénonce des faits de 1985, qui auraient eu lieu, d’après elle, en marge du Festival de Cannes”, a assuré Marine Turchi, journaliste au pôle enquête de Mediapart qui a participé à l’émission spéciale de plus de deux heures diffusée ce mardi.
“Jusqu’au bout, j’ai cru que j’allais sur une terrasse boire un verre”
Marie-Laure Eude-Delattre affirme avoir été violée par PPDA alors qu’elle avait 23 ans.
“Je me suis retrouvée dans sa chambre. Il a fermé la porte à clé. Et après, je l’ai vu tout nu comme un ver se frotter sur son canapé. J’ai eu un moment que j’appelle maintenant ‘de sidération’, parce que j’ai compris que ce phénomène existait. Je n’ai pas bougé. Je me souviens juste que j’étais allongée, qu’il m’a enlevé mon pantalon et ma culotte, qu’il est rentré.”
Cette femme, aujourd’hui conseillère entreprise, est loin d’être un cas isolé. “Elles sont journalistes, autrices, mais aussi employées de magasin, bibliothécaires, enseignantes, conseillères administratives…”, a précisé Marine Turchi.
“On devient folles”
Stéphanie Khayat, journaliste, fait partie des autres victimes présumées de Patrick Poivre d’Arvor.
“Je venais pour un entretien professionnel avec lui dans son bureau de TF1, après le ’20 Heures’. Je suis rentrée dans le bureau, le téléphone a sonné, je me suis retournée vers la bibliothèque. Cinq minutes après, j’avais son sexe dans ma bouche. Et après être allée témoigner chez les policiers, j’ai des souvenirs qui sont remontés, et son sexe avait un goût de savon. Et ça fait des semaines que ça m’obsède, en me disant : ‘Mais ça veut dire qu’il s’était lavé ?’ Et donc il savait ce qu’il allait me faire…”
PPDA a porté plainte pour dénonciation calomnieuse contre 16 de ces femmes. Contacté par Mediapart, il a “refusé de s’exprimer”, a affirmé Marine Turchi : “Son avocat nous a fait savoir qu’il contestait toute violence à l’égard de ces femmes, violence sexuelle ou non.”
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